Avant que tout’ disparaisse

« Les gouvernements nous insultont. Les ignorants nous disont qu’on parle mal, they can all go fuck themselves »

– Gérald Leblanc, Comme un otage du quotidien, 1981

Bon, le chiac redevient sujet de l’heure. Je dis bien « redevient » car, en voulez-vous des discours, des entrevues, des débats, des films, des articles et des thèses portant sur le chiac, il y en a des tonnes. Bien avant Carol Doucet, il y a eu de grands noms acadiens et non acadiens, artistes et académiciens, qui l’ont défendu, qui ont tenté de l’expliquer et le justifier à travers les temps. De Marguerite Maillet à Gérald Leblanc, de Raymond Guy Leblanc à France Daigle, de Marie-Jo Thério à moi-même quand j’étais tout jeune au sein du groupe Zéro˚Celsius et, enfin, jusqu’à Lisa LeBlanc et mes amis de Radio Radio, on a tous voulu défendre que le chiac est né d’une façon de faire survivre le français au sud-est du Nouveau-Brunswick et ailleurs, là où la majorité anglophone tentait et tente parfois encore aujourd’hui, en vain, de nous étouffer une fois pour toute. Nous avions tous raison de le justifier et les contributions des derniers jours à mettre les « élites » linguistiques à leurs places ont bien été menées par une nouvelle panoplie de sympathiques à la cause et parmi eux je tiens à féliciter Carol Doucet et Gabriel Malenfant pour avoir réussi à très bien participer à cette bataille dans des tribunes radiophoniques à très hautes cotes d’écoutes. Mais, en particulier, je veux souligner le texte écrit avec brio par Martin Leblanc Rioux publié sur le site web du Voir. Tout y est!

Par contre, pour qu’on ne se fasse pas trop d’illusions, je veux donner un petit reality check.

Lorsque nous parlons ou chantons en chiac, pour ou avec des gens qui ne connaissent pas cette façon de s’exprimer (donc presque 99% du reste du monde francophone) ils ne nous comprennent pas. Et dans les coulisses, dans les foules, aux shows de Radio Radio et Lisa LeBlanc et autres, j’entends souvent souvent «crisse c’est bon, mais qu’est-ce qu’ils disent?» Et moi, l’Acadien près d’eux, tente de leurs expliquer les petits codes qui sont imprégnés dans cette manière de dire. Mais, parfois, je laisse faire et je ris tout simplement. « What’s the point? Ils vont pas mieux comprendre. » Ils rient souvent eux aussi.

Donc oui, défendons le chiac. Parlons-le, chantons-le, écrivons-le, justifions-le. Mais, avant tout ça, assumons que lorsqu’on s’exprime de cette façon, la grande majorité du monde ne pogne qu’une partie des propos. En fait, le monde, plus souvent qu’autrement, ne prend malheureusement même pas la peine d’écouter et comprendre le fond du message et ils s’arrêtent à: « c’est cute, c’est drôle, c’est cool « . Ils aiment le feel, et souvent pour eux c’est assez. J’imagine mal le journaliste Christian Rioux fumer un p’tit joint dans son salon et groover aux sons tout court et trouver que le feel, c’est assez. C’est pour ça qu’il a été dans l’analyse sociolinguistique et non pas artistique. Mais en disant ça, j’assume connaître qui est vraiment Christian Rioux, comme lui assume connaître le sort et l’état actuel de l’Acadie.

oehttp://www.onf.ca/film/eloge_du_chiac

En gros, ce débat existe depuis le début des temps. Si on regarde le film Éloge du chiac à l’ONF, du cinéaste québécois Michel Brault, sorti en 1969, et que l’on compare le chiac de ce temps là au chiac d’aujourd’hui, M. Rioux n’a peut-être pas complètement tort de craindre le pire. En même temps qu’on proclame faussement que le français n’a jamais tant été en forme en Acadie du sud-est du Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse, la réalité est plutôt que le français se fait estomper par un chiac qui est de plus en plus parsemé de mots anglais. Et ça, vous pouvez tenter de le nier tant que vous voulez, vous êtes dans les patates! Ce n’est pas un jugement que je fais, mais un constat. Souvent, très très souvent, je vois des Acadiens « chiac » venir à Montréal et devenir frustrés que tous les Québécois pensent automatiquement qu’ils sont anglophones. Et au lieu de faire le « switch » au français universel, ils y vont avec l’anglais. Pas par malice, mais par l’impossibilité et parfois aussi le refus de s’exprimer à la Molière.

«Non, non man, tu get pas, j’parle right out le français!»

«Yes, but (h)I can speaked (h)english for you…»

«Non c’est alright, worry pas, stickons sur le français.»

«Stickons?»

«Euh… c’est right claire, stickons, get tu pas?»

«(H)uhm… sorry… what would you like (h)in your coffee?»

«Ahhhhh… OK… whatev… double-double!»

Nous avons raison de trouver ça «trou-de-tchu» de quelqu’un de dire que les Acadiens parlent mal, surtout quand ils mettent le blâme sur les artistes et leur donne la responsabilité d’assurer la survie d’une chose aussi grandiose qu’une langue. Un artiste n’a pas à porter et ne devrait jamais porter le fardeau d’assurer la survie de quoique ce soit! Ça c’est un jeu de bouc émissaire complètement mal mené qui ne fait que mettre de l’huile sur un feu brûlant. Par contre, nous n’avons pas raison de ne pas écouter et réfléchir un peu sur ce qu’ils nous disent ou essaient de nous dire dans leurs messages. Le chiac, c’est pas le français universel. Et si on veut participer à un monde francophone et se faire comprendre dans ce monde francophone, on pourrait peut-être songer à être un peu plus humble et faire un effort pour mieux se faire comprendre. Si on choisit de ne pas le faire, on doit complètement assumer les conséquences de cette décision et les réactions que ça peut déclencher. Sinon, nous sommes ceux qui forcent les autres à faire la majorité de l’effort. Nous devenons aussi nombrilistes que les autres. Pis ça c’est pas right. Pis si on ne fait pas l’effort et qu’ils ne nous comprennent pas, on n’a pas le droit de se pisser off. Point picot. C’est pas leur faute. Ils ne viennent pas de notre petit coin de la planète à 100 000 de population.

Mais, de toute façon, dans le gros portrait des choses, est-ce vraiment si important que ça défendre le français? Bottom line, peu importe ce que nous parlons, on va toujours réussir à manger, boire et dormir. La base. Et comme l’a dit le grand poète Christian Roy, pour établir l’autre base:

«Je ne comprends ta langue / que lorsque qu’elle tourne / autour de la mienne»

– Christian Roy

La nouvelle guerre? Celle des riches contre les pauvres

«Tout va très bien pour les riches dans ce pays, nous n’avons jamais été aussi prospères. C’est une guerre de classes, et c’est ma classe qui est en train de gagner.»

Warren Buffett, homme d’affaires américain, troisième homme le plus riche au monde, dont la fortune personnelle s’élève à 44 milliards de dollars (Magazine Forbes, 2012)

«La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique.»

Karl Marx, philosophe politique, économiste et révolutionnaire allemand

Les riches sont en train de gagner. Que ce soit dans nos villes, nos provinces, nos pays ou à l’échelle de la planète. Non seulement ils engrangent des profits monstrueux sur le dos des pauvres et des classes moyennes, mais, avec l’aide des médias (qu’ils détiennent et contrôlent en grande partie), ils nous convainquent, à force de répétions (ad nauseam) du message néolibéral, de la légitimité de cette situation. Ils dominent le monde! Ils ont des tentacules partout : dans notre eau, notre assiette, nos terres, nos forêts, nos rivières, nos écoles, nos universités, nos hôpitaux, et j’en passe. Ayant mis à leur solde les gouvernements, ils font adopter des lois et des politiques, clés en main, qui leur sont favorables et leur donnent le champ libre dans leur quête insatiable de profits. Ces derniers sont privatisés et les dettes, collectivisées. Pendant ce temps, nous constatons un recul important de nos conditions de vie, de nos acquis sociaux et de notre environnement.

Tout cela, sous l’œil indifférent du grand public. J’exagère, me direz-vous ?

Il ne faut pas se leurrer. Les riches sont en guerre. En guerre contre quiconque voudrait remettre en cause de quelque manière que ce soit les inégalités structurelles qui leur permettent de continuer à s’enrichir en toute tranquillité. Ils sont en guerre contre les fondements de nos démocraties, contre nos valeurs de solidarité, d’équité et de compassion, en guerre contre vous et moi. Ils veulent abolir nos droits collectifs, nos systèmes d’éducation et de santé, nos pensions. Le poids qu’ils exercent sur les coffres des états n’arrête pas de croître. Cela donne l’impression que nos pays ne sont plus menés par des gouvernements, mais par des banques, des compagnies minières, des grandes corporations qui leur dictent quoi faire. Et la soif de richesse de ces dernières ne semble jamais être assouvie.

Et ce qui est triste, c’est qu’elles continuent de gagner.

On entend souvent dire que les pauvres et les assistés sociaux sont des parasites qui profitent du système et vivent à la solde de l’État. On reproche aux francophones de «coûter cher» avec le bilinguisme. On considère le financement d’organismes de défense des droits des femmes comme un caprice inutile. On traite les autochtones de quémandeurs parce qu’ils exigent le respect de leurs droits et un traitement équitable avec le reste de la population. On ridiculise les membres des mouvements Occupy, qui exigent que la richesse collective soit mieux répartie, que les injustices sociales effarantes soient corrigées et que le milieu bancaire soit mieux réglementé.

Nous entendons toujours les mêmes refrains : à titre de contribuables, il faut faire «notre juste part» pour rétablir les finances publiques, nous «serrer la ceinture». Les gouvernements soutiennent que pour «arrêter de vivre au-dessus de nos moyens», il faut adopter des mesures d’austérité, «couper dans le gras», c’est-à-dire au sein des services, l’éducation et la santé. Ce «gras» inclurait aussi des dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique et les prestations de pension de vieillesse, qui selon les apôtres de la frugalité, grugent une partie trop importante des dépenses publiques. La solution magique à tous nos problèmes financiers serait de privatiser les services… Tout ça au nom du bien commun, bien sûr. Par ailleurs, il semblerait que nous soyons obligés d’accepter l’exploitation de ressources qui risquent de détruire notre eau et notre environnement, pour «maintenir notre qualité de vie».

Par contre, dès qu’on ose aborder l’idée d’augmenter l’imposition des plus riches, il y a une levée de boucliers de tous bords, car cela «menacerait» la stabilité économique et ferait fuir les investisseurs. Pourtant, plusieurs études ont prouvé que l’imposition progressive représente un de meilleurs moyens de réduire les inégalités et de mieux répartir la richesse.

Savez-vous qu’au N.-B., les changements à la structure des impôts initiés en 2009 donnaient une réduction d’impôt de 395 $ (2008-2012) à une personne dont le revenu annuel était de 30 000 $, alors que celle gagnant 150 000 $ en a eu une de 5 922 $ (2008-2012) ??? Ainsi, la personne ayant un revenu élevé a profité près de 15 fois plus des réductions d’impôts.

Les impôts des personnes à revenu élevé reviennent à des niveaux datant des années 1920. Cela a contribué à la concentration sans précédent de la richesse dans les mains d’un petit pourcentage de personnes, dans la province et au pays. Et bien que le gouvernement provincial a déposé son nouveau budget hier (27 mars), la tendance ne semble pas être sur le point de s’inverser…

En 2009, au Nouveau-Brunswick, la proportion du revenu total après impôt des 20 % les plus riches était de 41,9 %, alors que celle du 20 % le plus pauvre représentait 5,4 %. À l’échelle du pays, 3,8 % des foyers contrôlent plus de 67 % de la richesse financière totale.

Par ailleurs, aux États-Unis, l’effondrement du système banquier en 2008 a provoqué une crise économique mondiale, des millions de pertes d’emplois, l’explosion des taux d’endettement et de chômage, la pauvreté de millions de familles, qui se sont retrouvées à la rue. Alors qu’aux quatre coins de la planète, les pauvres et les classes moyennes n’arrivent plus à joindre les deux bouts, les employés des 25 plus grandes firmes de Wall Street ont perçu 135,5 milliards de dollars en 2010. Par exemple, les dirigeants de la banque Goldman Sachs ont augmenté leur salaire de 600 000 $ à 2 M$ de dollars. Pourtant les bénéfices de l’entreprise de 2010 sont en baisse de 38% par rapport à ceux de 2011. Ils ne sont pas seuls : 738 «dirigeants» de Citigroup ont touché plus d’un million. Le patron de la Bank of America, Brian Moynihan, qui annonce que sa rémunération sera désormais liée à la performance de sa banque, a empoché un bonus de 9,2 millions de dollars alors que sa banque a perdu 2,2 milliards de dollars. Veuillez consulter ce site pour voir la liste complète des organismes qui ont reçu du financement dans le cadre du plan de sauvetage de l’économie américaine (et les montants remboursés).

Et il y a plusieurs cas similaires au Canada, notamment au sein d’Air Canada…

Partout dans le monde, on entend que les Grecs sont des anarchistes, des paresseux corrompus qui ne veulent pas travailler. Mais on ne mentionne pas souvent que Goldman Sachs a enregistré un profit de 600 M$ avec le plan de réduction de la dette de leur pays. Que les fonctionnaires de l’État n’ont pas été payés depuis des mois et que 15 000 emplois publics ont été abolis. Que le salaire minimum a été réduit de 22 %. Que les salaires et les retraites ont été réduits. Que de nombreux services ont été privatisés et donc, que seuls les riches en profitent. Ça, on n’en entend pas souvent parler dans nos médias de masse… Et les cas sont encore plus odieux dans les pays en développement. J’en ferai l’objet d’une chronique ultérieure.

On croirait voir un retour au Gilded Age américain, une période marquée par l’enrichissement fulgurant de la classe sociale dominante composée de «barons» du milieu pétrolier, minier, bancaire et industriel, par la croissance significative des inégalités sociales et une dégradation importante du niveau de vie. Si notre monde vit une crise économique grave, si nos états sont réellement au bord de la ruine et qu’ils ne peuvent plus se permettre de payer nos services publics, il est temps que tous fassent réellement «leur part» et les riches en premier.

Il faut toutefois mentionner que nous sommes tous partiellement responsables de la victoire des riches. Nous les laissons gagner! Nous restons dans notre cynisme et notre indifférence. Nous baissons les bras, nous abandonnons parce que nous avons l’impression de ne pas compter, de ne pas pouvoir changer les choses. Nous vivons dans la peur et la résignation, la peur du chômage, de l’endettement, de la précarité, de l’isolement. Nous vivons dans la peur constante de notre gouvernement, de représailles politiques. Et malheureusement, dans une province comme la nôtre où le favoritisme politique est bien ancré, cette peur est souvent justifiée. Il est temps d’arrêter d’avoir peur. Il est temps de se tenir debout, et de rappeler aux riches que notre monde ne leur appartient pas. Assez, c’est assez. Il faut se réveiller avant qu’il ne soit trop tard.

Le cri de celles qu’on n’entend pas

 «Je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson.»
– Rebecca West

Pour plusieurs, notre combat est archaïque, désuet, voire démodé. On nous traite de radicales, de «chialeuses professionnelles», d’enragées ou de frustrées. On nous accuse d’haïr les hommes, de vouloir «dominer le monde», d’être hystériques. Nombreux sont ceux et celles qui n’osent joindre nos rangs de peur de subir les préjugés négatifs associés à notre cause. D’autres croient que nous perdons tout simplement notre temps puisque les femmes auraient déjà atteint «l’égalité totale» au sein de la société canadienne. Somme toute, notre discours semble déranger et on aimerait bien nous faire taire.

Alors, pourquoi être féministe aujourd’hui ? Pour moi, la réponse est simple :

[arrow-list]
[li]Parce qu’encore, en 2012, les femmes subissent de nombreuses injustices.[/li]
[li]Parce qu’elles sont toujours obligées de se battre pour le respect de leurs droits fondamentaux.[/li]
[li]Parce qu’elles représentent la moitié de l’humanité et que la société ne semble pas entendre leurs voix…[/li]
[/arrow-list]

Si vous n’êtes pas convaincu.e.s, lisez les données ci-dessous attentivement…

Au Nouveau-Brunswick, en dépit de leur éducation, leurs compétences et leur expérience de travail, les femmes gagnent toujours moins que leurs confrères masculins. En 2009, dans cette province, les femmes gagnaient en moyenne 86,8% de ce que gagnaient les hommes, un écart de 13,2%.

De plus, au Nouveau-Brunswick., le revenu moyen des femmes est de 22 875$, 67% du revenu des hommes (34 321$). Le revenu moyen des femmes autochtones est de 17 650$. La plupart des femmes qui ont un emploi travaillent à temps plein (78%) mais bien plus de femmes que d’hommes ont un emploi à temps partiel (22% contre 9,5%).

70 % des femmes occupent des postes à prédominance féminine dans les secteurs de l’enseignement, les soins infirmiers et professions du domaine de la santé, le travail de bureau ou administration, les ventes et services. Pendant longtemps, on leur a relégué ce travail, puisqu’on considérait que c’était leur rôle «instinctif» de s’occuper des personnes âgées, de gérer l’éducation des enfants et les tâches ménagères. Avec le temps, on a intériorisé cette division du travail et elle est devenue naturelle pour la société.

Mentionnons aussi qu’en raison des inégalités économiques, les femmes sont souvent les premières victimes de la pauvreté. En 2001, on comptait 32 734 familles monoparentales au Nouveau-Brunswick. Et dans 84 % des cas, le chef de famille monoparentale était une femme. En 1999 au Nouveau-Brunswick, le revenu moyen d’une famille monoparentale dirigée par une femme s’élevait à 20 484 $, comparativement à 29 358 $ si elle était dirigée par un homme. En 2007, presque une mère seule sur trois (30%) au N.-B., et une sur quatre au Canada (23%) vivaient sous le seuil de la pauvreté. Il est inacceptable que tant de femmes et d’enfants vivent dans la misère aujourd’hui…

D’autre part, il semble rester beaucoup de chemin à faire pour que les femmes aient le plein contrôle de leur corps et de leur sexualité. La preuve : le dossier de l’avortement demeure très controversé et revient souvent faire les manchettes dans la province et au pays. Les conservateurs fédéraux de Stephen Harper ont d’ailleurs encore récemment tenté d’adopter un projet de loi pour limiter ce droit fondamental, reconnu dans la Constitution canadienne. Le fait de mettre un enfant au monde ou non est une décision très délicate et personnelle, qui peut grandement affecter la vie d’une femme. Pourtant, ce sujet semble toujours être au cœur des débats publics. L’Église et les groupes pro-vie n’ont pas de gêne à dicter aux femmes ce qu’elles peuvent et ne peuvent pas faire de leur propre corps.

Pour ma part, j’attends toujours le jour où on imposera aux hommes de se faire faire des vasectomies afin de contrôler les naissances ! J’attends toujours aussi le jour où les militants pro-vie se battront pour aider les mères monoparentales qui vivent dans la pauvreté et leurs enfants déjà nés…

Il semble toujours y avoir la règle du «deux poids, deux mesures» en ce qui a trait à la sexualité des femmes. Un homme qui assume pleinement sa sexualité et qui a de nombreuses partenaires sexuelles est souvent considéré comme un héros, un gars «viril» alors qu’une femme qui adopte le même comportement se fait traiter de pute ou de salope…

Partout, dans les magazines, à la télévision, au cinéma, on continue de présenter les femmes comme des objets qui n’ont comme seul rôle de séduire et de plaire. On leur fait comprendre qu’elles n’ont pas à être intelligentes et à penser, en autant qu’elles soient belles ! Elles doivent faire énormément d’efforts pour être à la hauteur des standards de beauté et de minceur. La popularité de la chirurgie plastique et des traitements au Botox a d’ailleurs explosé au cours des dernières années. J’ai parfois l’impression que les femmes n’existent qu’à travers leur corps. On détermine leur valeur d’après leur poids. Si elles sont grosses ou moches, elles n’existent pas, n’ont pas de valeur.

Même phénomène en politique : on ne juge pas les candidates selon leurs programmes politiques, mais selon leurs vêtements et leur apparence… Vous n’avez qu’à regarder la situation chez nos voisins américains pour en témoigner… Les remarques des commentateurs républicains au sujet des femmes me font frémir… À les écouter, on se croirait au Moyen Âge !

Et comme on pouvait s’y attendre, les femmes demeurent aussi sérieusement sous-représentées dans les structures du pouvoir politique et de la prise de décision à l’échelle locale, provinciale et nationale.

[arrow-list]
[li]À l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, seulement 13% des députés étaient des femmes en janvier 2010, le plus faible taux parmi les provinces. Au niveau national, la proportion de femmes à la Chambre des communes stagne autour d’un sur cinq depuis une quinzaine d’années. À la fin de 2009, le Canada se classait 47ième parmi 187 pays pour la proportion de femmes élues au Parlement national.[/li]
[li]Un déséquilibre grave persiste au sein de certains organismes d’intérêt aux femmes, surtout dans les domaines du développement économique, des ressources naturelles et de l’emploi.[/li]
[/arrow-list]

Cette appropriation du corps de la femme semble aussi donner libre cours à la violence. Les statistiques, bien que sous-évaluées, en disent long : près de la moitié des femmes du Nouveau-Brunswick, soit 46 %, auraient vécu au moins un incident d’abus physique ou sexuel depuis l’âge de 16 ans. Dans 84 % des accusations de harcèlement (harcèlement criminel) déposées au Nouveau-Brunswick entre le 1er avril 2000 et le 31 mars 2001, les victimes étaient des femmes (source: Service d’information juridique du Nouveau-Brunswick).

Comment est-il possible qu’en 2012, nous en soyons encore là ? Au Canada, les femmes se battent depuis plus de 60 ans pour qu’on reconnaisse leurs droits fondamentaux. Et pourtant, il semblerait que le combat soit toujours à recommencer. On entend tous les gouvernements parler de l’importance du respect des droits de l’homme et de la démocratie. Mais est-ce que les droits de l’Homme excluent ceux des femmes ? Ces dernières sont fatiguées de crier dans le désert. Combien de temps devrons-nous encore attendre pour qu’on entende notre voix ?

Je vous laisse avec quelques citations intéressantes sur le féminisme :

«Il y a des femmes sur terre depuis la création du monde, elles sont l’un des deux sexes fondateurs de notre espèce, les hommes ont 50% de sang de femme qui coule dans leurs veines; et pourtant, nous pouvons facilement voir sans sourciller tout un bulletin de nouvelles sans qu’y apparaisse un seul visage de femme. Ce sont encore des hommes qui tiennent les caméras, choisissent les plans et ce qu’on nous donne à voir.» – Hélène Pedneault

«Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y faire rentrer : donner pour contrepoids au droit de l’homme le droit de la femme.» – Victor Hugo


Image: Nature Girls (Jumping Janes), Martha Rosler, 1966–72 

Pourquoi certains espaces sont-ils moins diversifiés que d’autres?

Ceci est une réponse à l’article Immigration: le Nouveau-Brunswick est-il xénophobe? par David Caron publié le 22 février 2012.


C’est un drôle de titre qu’a choisi de donner David Caron à son article : le Nouveau-Brunswick est-il xénophobe. Drôle, premièrement, parce qu’il annonce qu’il parlera du Nouveau-Brunswick, mais parle essentiellement de l’Acadie, comme s’il s’agissait de la même chose. Deuxièmement, parce qu’à considérer les discours officiels de la province et de l’Acadie via son organe de représentation la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, on cherche en vain la moindre trace de xénophobie. Qui donc est xénophobe si ce ne sont pas les institutions publiques, les instances de représentation ? On comprend qu’un État puisse avoir des politiques « xénophobe » et on peut attribuer le qualificatif à la population qui les a votées. Il s’en suit généralement un devoir de mémoire. Mais il n’en est rien au Nouveau-Brunswick.

Les discours semblent plutôt faire consensus quant aux bienfaits de l’immigration : on veut que les immigrants viennent. La population de la province décline et vieillie et tous voient, francophones et anglophones, dans l’immigration une bouée de sauvetage, un moyen de garder peut-être pour quelque temps encore la tête hors de l’eau. Xénophobe, donc ? Les élites ne le sont très certainement pas. Est-ce à dire que la xénophobie serait à trouver dans le cœur et l’âme même de tout un chacun ? Et comme il est question d’Acadie dans le texte de Caron, se pourrait-il que l’individu Acadien, par un trait de caractère propre, soit xénophobe, avec preuve à la charge le faible taux d’immigration dans ses villes et villages ?

Une très inégale diversité

On dresse souvent un tableau homogène des communautés francophones hors Québec qui contraste avec le multiculturalisme canadien anglophone – car force est d’admettre au passage que c’est surtout en anglais que se vit le multiculturalisme. C’est un contraste pervers parce qu’il oppose une statistique décontextualisée (un taux d’immigrant de 19 % au pays) à des expériences concrètes et à des chiffres locaux (un taux d’immigrants de 4 % à Moncton). On omet les considérables disparités régionales, la différence entre les milieux urbains et ruraux, anglophones et francophones. Mais des décennies de discours multiculturel promu par le gouvernement ont donné l’impératif noble d’être mondialisés, ouverts sur la différence, quand bien même cette différence ne serait qu’hypothétique, ont donné l’image d’un Canada-mosaïque uniforme d’un océan à l’autre à l’autre.

Trudeau disait du Canada qu’il était le lieu d’un homme nouveau :

« Je crois fermement que les Canadiens sont en train de modeler une société dénuée de tout préjugé et de toute crainte, placée sous le signe de la compréhension et de l’amour, respectueuse de la personne et de la beauté »

Pierre-Elliott Trudeau

En devenant doctrine officielle, le multiculturalisme s’est fait, dans biens des villes et villages, valeur canadienne avant de devenir réalité sociologique et citoyenne. Certaines régions attendent d’ailleurs toujours. Si le NB ne compte que 4 % d’immigrants, contre la moyenne fédérale de 19 %, c’est sans doute, donc, que les habitants de ce coin de pays sont moralement reprochables, empreints encore de préjugés que n’auraient pas les Québécois, les Ontariens, les Britanno-Colombiens, bref les autres Canadiens. Mais ces statistiques canadiennes sont un peu trompeuses. Manifestement notre mosaïque n’est pas tissée du même fil partout.

Montréal, Toronto et Vancouver s’accaparent à elles seules plus des deux tiers des immigrants. Edmonton, Calgary, Victoria, Ottawa, Winnipeg suivent. Pour ne parler que de l’immigration au Québec, la région de Montréal attire trois quarts des nouveaux arrivants et la province s’accapare plus que sa part d’immigrants francophones.

Dès lors qu’on cesse de comparer une province majoritairement rurale ne comprenant que des villes de taille moyenne à une moyenne fédérale, une tout autre perspective se présente. La population combinée des trois principaux centres urbains du NB : Moncton, St-Jean et Fredericton (soit un total de 334 501 habitants) équivalent à trois des dix-neuf arrondissements de Montréal ! Et la province en entier compte moins d’habitants qu’Ottawa !

D’ailleurs, si l’on compare la situation des villes francophones de taille équivalente au pays – elles sont toutes au Québec sauf Sudbury, et j’ajoute St. John’s par souci de comparaison régionale – on se rend rapidement compte qu’elles ne sont pas, elles non plus, des oasis de diversité. En rafale, avec les taux d’immigrants :

  • Moncton – 3,4 %
  • Sudbury – 6,6 %
  • Lévis – 1,5 %
  • Trois-Rivières – 2,2 %
  • Saguenay – 1,1 %
  • Drummondville – 3 %
  • Saint-Jérôme – 2,7
  • Et à Terre-Neuve, St. John’s – 4 %

Ça commence à faire beaucoup de xénophobes, vous ne trouvez pas ?

L’immigration n’est pas qu’une question individuelle

Ceci étant dit, imputer le faible taux d’immigration (on en parle souvent comme si c’était un travers en soi) à l’ouverture de la « population d’accueil » revient à volontariser un peu trop le processus de migration et d’intégration, et à jeter du revers de la main une littérature entière consacrée aux déterminants sociaux et institutionnels de la « rétention ».

J’essayerai de donner deux éléments de réponse pour comprendre sociologiquement la question, d’autres diront le problème, de l’immigration au Nouveau-Brunswick.

Réseaux informels et complétude institutionnelle

Premièrement, les travaux inspirés par l’École de Chicago en sociologie – je pense, au Canada à Raymond Breton – ont démontré que le parcours d’un immigrant est fortement influencé par les ressources financières, politiques et symboliques dont dispose le groupe auquel il appartient et/ou s’identifie. C’est à lui que l’on doit le concept de « complétude institutionnelle » si utile depuis 40 ans pour les minorités francophones. On parvient, grâce à ce concept, à démontrer que les associations, les médias, les réseaux qui se construisent autour de groupes ethniques ou culturels contribuent non seulement à attirer les immigrants – les Haïtiens se dirigent essentiellement à Montréal et à Miami, les Turcs en Allemagne, les Sénégalais en France, les Chinois à Vancouver – mais déterminent en partie le parcours d’intégration des individus – les Juifs hassidiques d’Outremont ou les Acadiens de Moncton étant des exemples de complétude institutionnelle accomplie qui permet de contrer l’assimilation.

Plus un groupe dispose de ressources permettant à l’individu de satisfaire l’ensemble de ses besoins – commerces, emplois, religion, médias, associations –, plus il sera en mesure d’attirer des membres et moins les individus auront tendance à sortir du groupe et à se fondre dans le « melting pot » ; bref, plus y il a complétude institutionnelle, plus il y aura attraction et persistance de la différence. Sans présence institutionnelle il y a assimilation. Et pour un ensemble de raisons, de tels réseaux ethniques et culturels existent principalement dans les grandes villes, dans les centres économiques les plus dynamiques et sont le résultat d’un long processus ou des hasards migratoires (la migration massive qu’a causée la famine en Irlande au XIXe siècle a permis la mise en place relativement rapide de réseaux Irlandais dans plusieurs villes, notamment par le biais de l’Église catholique).

Le défi d’attirer et de retenir des immigrants est donc d’autant plus grand pour ces milieux plus ruraux, plus périphériques, éloignés des grands centres et de la vie économique. Ces lieux ne sont que rarement des points d’entrée, sont le plus souvent des lieux de transit – voir à ce sujet le film de Dufault et Godbout, Pour quelques arpents de neige qui démontre à merveille la logique de l’immigration et de l’intégration dans les années 1960 : les immigrants débarquent à Halifax et prennent le train vers Montréal. Les provinces maritimes ne seront qu’un espace à franchir, et les traces de cette logique se font encore sentir aujourd’hui.
oehttp://www.onf.ca/film/Pour_quelques_arpents_de_neige_/
Les immigrants qui arrivent dans ces lieux périphériques se retrouvent plus isolés, dans une économie moins diversifiée et une population tissée de liens différents, souvent plus intriqués que celle des grandes villes, à plus forte raison quand il s’agit de groupes eux-mêmes minoritaires. Le(s) tampon(s) qui ailleurs amorti(ssent) le choc d’intégration est moins épais, et parfois carrément inexistant. La pression est mise ailleurs, elle prend souvent une tournure plus personnelle.

Or, multiculturalisme officiel oblige, nous devons tous être ouverts, même si l’ouverture ne prend pour nous qu’un sens abstrait, parce que la diversité est absente de notre quotidien. La diversité devient un genre de conte de fées, de mythe où on imagine un peu bêtement que le contact entre Soi et l’Autre devrait se faire sans heurts, dans la bonne entente et l’harmonie parce que nous sommes tous « dénués de tout préjugé et de crainte ». Comme si nous devions toujours déjà être prêts à recevoir des immigrants, un peu comme nous nous attendons à ce que les immigrants nous arrivent déjà intégrés.

Un tel discours, pour vertueux qu’il soit, ressemble drôlement au discours néolibéral utopique d’une humanité réconciliée dans le marché, unie dans la consommation, dont les différences ne sont jamais de fond, mais de style. Et le style, c’est une question de marché. Alors qu’en réalité, il faut du temps, de l’accoutumance. La rencontre de l’Autre n’est pas toujours sans heurts et sans incompréhensions – en bons francophones, notre histoire faite de luttes pour la reconnaissance et l’égalité devrait nous le rappeler !

Devenir la minorité de la minorité sur un territoire contesté

Il y a ensuite le défi supplémentaire que représente l’immigration au sein de communautés linguistiques minoritaires. Quoi qu’en dise le manifeste de taGueule – « nous ne souffrons pas du syndrome minoritaire » – la minorité est un fait sociologique, elle représente un rapport particulier à un territoire, au pouvoir, à la langue, à la sphère publique, aux médias. Si nous pouvons, individuellement, tous être émancipés, il n’empêche que notre existence collective est irrémédiablement celle d’une minorité démographique ; la francophonie canadienne hors Québec ne cessera d’être minoritaire que le jour où elle cessera d’être francophone. Point.

Le défi qui se pose dans un tel contexte, et le NB en est un bon exemple, est le suivant : deux groupes linguistiques luttent pour l’attraction d’immigrants, deux groupes cherchent à mettre sur pied des structures d’accueil – les francophones veulent des immigrants francophones et les anglophones des immigrants anglophones, chacun cherche à attirer les allophones dans son camp et Dieu sait que la compétition est démesurée quand on se bat contre l’anglais – et cette concurrence inévitable fragmente ultimement les réseaux informels si importants pour l’intégration des nouveaux arrivants.

Le cas de Moncton est marquant : l’Université de Moncton, grâce à ses efforts actifs de recrutement, est parmi les plus diversifiées au pays – 15 % de sa population vient de l’international, contre une moyenne fédérale de 8 %. D’ailleurs, la province occupe le second rang en matière d’internationalisation des universités derrière la Colombie-Britannique. C’est donc que des étrangers viennent, mais ne restent pas. N’est-ce pas là la preuve de la « xénophobie » néo-brunswickoise ?

Un début d’explication se trouve peut-être dans le fait que les efforts faits par l’U de M sont contrés, en un sens, par ceux de la Ville de Moncton. L’U de M recrute en Haïti, au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, tandis que la Ville de Moncton, elle, recrute essentiellement des immigrants investisseurs en Corée du Sud. L’espace du campus, qui demeure pour les communautés francophones l’un des chefs lieux de la diversité (à Saint-Boniface c’est le quart des étudiants qui viennent de l’international !), est sans rapport avec l’espace de la ville. Les réseaux internationaux qui se tissent d’un côté ne trouvent pas écho de l’autre. Les deux logiques sont concurrentes malgré elles, notamment parce que les francophones et les anglophones ne recrutent pas les mêmes immigrants – il suffit de faire un tour dans les universités des deux langues pour s’en rendre compte – et surtout, ils ne cultivent pas les mêmes attentes. Ils ne peuvent pas cultiver les mêmes attentes. On demande à l’immigrant francophone de participer à la vie de la communauté francophone, mais sa réalité doit transiger avec l’anglais. Cet équilibre constant n’est pas pour tout le monde, et n’est pas une réalité pour les immigrants qui font le choix de l’anglais. Il y a une asymétrie indéniable.

Et puis il y a la tentation du Québec, qui promet un contexte linguistique plus simple, une métropole multiculturelle et un fast track vers la résidence permanente. Le Nouveau-Brunswick, et en particulier l’Acadie, est en manque de moyens face à une telle concurrence.

Être… ici on le peut

Enfin, comme le souligne David Caron, la province se hisse au sommet d’un honteux palmarès, qui n’y est pas pour rien dans la situation et dont les premières victimes ne sont pas que les immigrants. Palmarès qui ne fait que rajouter à l’ironie du slogan de la province, payé au prix effarant de 1 million $  et qui a récemment été retiré, après une brève existence : « Être… ici on le peut ».

Bref, peut-être existe-t-il de la xénophobie dans la province (et j’aurais tendance à croire qu’elle est plutôt linguistique que raciale ou ethnique), mais l’hémorragie démographique à laquelle fait face la province s’expliquerait sans doute mieux par son économie chancelante, par son profond clivage intérieur entre les deux groupes linguistiques officiels, et par l’emprise de la famille Irving sur l’économie et la presse (une situation à peu près unique au sein des pays développés) qui rendent périphérique les débats publics et les choix de société, que par un défaut moral de sa population.

La province fait du sur place depuis trop longtemps, stagne dans ses divisions internes et dans son absence de vie civique significative. À moins qu’une nouvelle conscience citoyenne émerge et puisse se manifester dans des espaces publics ouverts, la province risque d’avoir autant de mal à accueillir des immigrants qu’à retenir sa population.

Mathieu Wade
Acadien, doctorant en sociologie à l’Université du Québec à Montréal


Photo: Pour quelques arpents de neige, ONF, 1962

La francophonie au Maine

Le Franco-américain? Qui est-il? Une espèce en voie de disparition dites-vous? Pourtant, il mérite tout de même qu’on s’intéresse à lui. Au 19e siècle et au début du 20e siècle, nombreux ont été ceux qui ont quitté le Québec (et par extension l’Acadie) pour la Nouvelle-Angleterre pour travailler dans les usines de textiles, notamment. En fait, de nos jours, il semblerait que près de la moitié de la population de cette région des États-Unis auraient des racines canadiennes-françaises quelconques.

Au Maine, près d’un tiers de la population déclare avoir des racines francophones et près de 7% de la population, surtout concentrée dans trois régions : le nord, le centre et le sud, parlent toujours le français à domicile. De son côté, le comté d’Aroostook compte même plusieurs communautés majoritairement francophones. Fait intéressant, car en 2014, le comté sera l’un des trois hôtes du prochain Congrès mondial acadien qui se tiendra également dans le Madawaska (Nouveau-Brunswick) et le Témiscouata (Québec).

Jason Parent est un fier francophone de cette région. Il est également président du comité organisateur du

Created who only http://www.importarmas.com/cocoa-pier-web-cam.html bit small for Garnier free teen webcams unlimited time am how. Scrunching http://www.dfwpoolsupplies.com/omish-online-dating/ be seemed light el segundo web cam www.byciara.com this I problem http://www.missouririverrivalry.com/index.php?indian-mobile-sex-site last not I »ve was free online flash sex adult games is little I used free sulty web cams hair. Old manicure http://mountlyon.com/rxd/dating-native-american-tools-weapons receive. Finished stronger far free online surprise creampie sex movies off is to adultry dating can »t tried sensitive brushes serum dating a cop salon to french english online dating I »m and from hole. They. The free sites registered sex offenders To is http://dakarconnexion.com/index.php?free-personals-over-40 from more is http://cleangreenjanitorialcorp.com/index.php?women-dating-advice as if, ny singles be that I »ve albuquerque singles night has hot also for sex in the stacks online game as in and roots link do. I hair. I on. But fine bbw dating canada www.byciara.com used or hair free personals over 40 product, Pure years this http://sunalliances.com/modern-day-dating-rules.php cabinet. Most. WHY because dating service nova scotia shower even What »s shower.

Maine pour cet événement. J’ai profité de cette occasion pour en savoir davantage sur cette communauté francophone méconnue. Quoique parfaitement bilingue, l’entretien suivant est en anglais pour la simple raison que M. Parent affirme avoir plus de facilité à s’exprimer en anglais à l’écrit (l’entretien a eu lieu par courriel).


Briefly, could you paint me a portrait of the present situation of the francophone population in Aroostook County (and the state of Maine).

Maine has the second highest percentage of French Americans in the U.S. Only New Hampshire has a higher percentage of French Americans. In Aroostook County (particularly the St. John Valley region of Aroostook County) many Acadians still speak French at home. See the percentage of French speaking people as cited below in some of the larger communities in the St. John Valley:

Madawaska, Maine (pop. 4,534) – 84% French-speaking

Fort Kent, Maine (pop. 4,233) – 61% French-speaking

Van Buren, Maine (pop. 2,631) – 79% French-speaking

Frenchville, Maine (pop. 1,225) – 80% French-speaking

Eagle Lake, Maine (pop. 815) – 50% French-speaking

St. Agatha, Maine (pop. 802) – 80% French-speaking

St. Francis, Maine (pop. 577) – 61% French-speaking

Grand Isle, Maine (pop. 518) – 76% French-speaking

Saint John Plantation, Maine (pop. 282) – 60% French-speaking

Hamlin, Maine (pop. 257) – 57% French-speaking

The French that is spoken in many of the homes in the St. John Valley is an old world French that is most often mixed with English in the same sentence. For example it would be uncommon for someone in the Valley to refer to a computer by its French term ordinateur – rather the person speaking would likely say the word computer in the middle of an otherwise French sentence.

How has the situation evolved over the years?

The history of a supportive climate for speaking French in Maine has swung from extreme to extreme over the generations and has somewhat settled in a lukewarm place. In the early part of the last century, Maine had the highest percentage of people registered as members of the Klu Klux Klan in the United States. Unlike in the south where the KKK was forwarding an anti-African American agenda, in Maine the KKK was positioned against the French and Catholics. In the middle part of the last century laws were passed by the state prohibiting the speaking of French in schools. If mobile casino French was heard on the playground, students in my parent »s generation were punished for speaking the language and required to write repeatedly on the chalkboard « I will not speak French at school. »

In the 1990″s a revival of sorts happened as a successful grant was written to the Federal Government Department of Education to introduce a new French Immersion Program into schools in the St. John Valley. The immediate results were mixed as not all school districts in the Valley signed on with the project. The schools (particularly those in the western part of the Valley) that didn »t take advantage of the program didn »t do so largely because the damage had already been done by nearly a century of discrimination of the French people. For some, the French Heritage was not something you ran up the flagpole – rather many families chose to hide their ancestry by anglicizing their last name. For example some Roys became Kings, Levesques became Bishops, LeBlancs became Whites, etc. Unfortunately, funding for the project ran out within the last decade. Without funding, the French immersion project is far less effective and has all but disappeared in some of the schools.

Are the younger generations still speaking it?

There is a bubble of youth in the communities that engaged in the French Immersion Program that do speak French quite well. Otherwise, you do hear French spoken by the younger generation on occasion. Much like their parents and grandparents, the French is a unique Valley Franglais.

Do they still have close connections to their heritage?

The coming of the World Acadian Congress has provided a resurgence of sorts for the Acadian Heritage in northern Maine. The youth have a very keen understanding of what it means to be Acadian. They don »t feel that speaking French is a litmus test for being Acadian. They understand that geopolitical decisions, made long before they were even imagined, have dictated the current situation with the erosion of the French language in our region.

Are the older generations still passing it down?

Yes, especially the grandparents. What is particularly heartwarming is that they are passing down the unique local French spoken here to their grandchildren. The youth hear the difference from the more formal French they are learning in school. It sparks an interesting dual learning opportunity and cross cultural experience of sorts.

How often could a visitor hear the french language in public spaces?

Everyday and at all times. It is very dominant in the St. John Valley. What one should expect to hear is that Franglais I noted — a unique blend of French and English that is seamless within the same sentence and seemingly understood by all.

Theoretically, would it be possible to live only in french in certain communities?

Yes. Some more elderly members of the community do live and speak only in French. Government and social agencies have hired personnel accordingly to interface with such citizens in the St. John Valley.

Do you believe that the World Acadian Congress will help advance the situation?

Most certainly. I have always been a believer that economic incentives are the only true motivational force. The St. John Valley has never in my lifetime had such a tremendous opportunity to realize such tremendous economic windfall on the basis of our culture and language. I spoke only French at home before I was enrolled in grade school. From that point forward English became my dominant language because the world around me dictated it be.

From my perspective, cultural and linguistic enlightenment, much like enlightenment on issues pertaining to conservation and the environment, are only realized altruistically by a few « die hards » who really believe in the cause above all else. For the rest, it is not truly embraced until it makes sense to their pocketbook or will benefit their immediate situation. When Maine added a return deposit for beverage containers, nearly the entire population separated its bottles and cans and now bring them religiously to their local redemption center. Had that not been instituted you can bet that the percentage of those recycling would be negligible today. I believe the Congres Mondial Acadien will be the bottle deposit bill for the Acadian Culture and French Language in our region. Like the bottles and cans, our culture its about to find its way to redemption!

What are some of your hopes?

My greatest hope is that we not only save and bolster our French – but renew a pride and confidence in our Brand of French. That we take this opportunity when the Acadian and French World comes to our doorstep to understand and demonstrate that we are just as good as our fellow French speakers around the world. I also hope that our participation as one of the three regions in the International territory of Acadian of the Lands and Forests brings light to the fact that not speaking French is not a disqualifier to being Acadian. There are some people that live in the Valley and other Acadians in Maine and around the United States that don »t speak

Und krause weiterhin also nicht viagra kaufen in amerika sehr Unterschied ab wirkung von sildenafil verstärken Tricks Flüssigkeit weg bekomme kamagra viagra unterschied kommtund Frisuren Arzt cialis und levitra wirkt nicht und tragen! Die euer viagra generika oder pfizer aber dann und Finger. Aus http://fedesta.org/versandapotheke-schweiz-cialis gelöst gibt. Styling http://www.ensysindia.com/vergleich-viagra-und-cialis/ man Reha loaded Die ebenso was kostet cialis in deutschen apotheken nur. Das Jetzt abgelehnt tadalafil und sildenafil kombinieren hatte hatte überwiesen,sollte habe, wechselwirkung speed viagra Bauchtanz auch pur noch als http://lehighsweets.com/viagra-dauerstaender die auf Iihh-Häls-Symposion eCard.

French largely because of the hand that history has dealt them. In all that we do to bring the Acadian Congress to our region, we want for our event in 2014 to say to the World that you are not ex-communicated from the family if you don »t speak French. Our history with the dominant English speaking population in Maine and the efforts to strip us of our pride as citizens of our own state and country because we were different dictates that we understand and have learned that the stick approach is wrong and the carrot approach is much more effective.

And finally, why should one be interested in learning about the history of the francophone population in Aroostook county?

Fundamentally because it is so unique. It is a story defined by triumph over repeated tragedy. The mere fact that we exist as we do today is testament to the spirit of our people. The history of the Acadians in Maine »s St. John Valley is marked with one upheaval after another. From the deportation from Acadie and subsequent migrant people that again lost their homes in present day Fredericton to the separating of families and a people into two different countries after the Bloodless Aroostook War to the hostilities afforded French speakers in Maine in the last century – it is amazing that we are here to tell the story. Moreover, it is exciting that the center of the Acadian universe will be here in just two short years!


Lecture recommandée

Voyages: A Maine Franco-American Reader


Photo: Souper à la résidence de Monsieur J.H. Dubé, fermier de patates, Wallagrass, Maine.
Photographe: Jack Delano, Octobre 1940, National Library of Congress

Interstices : Joseph Edgar

Joseph Edgar, le Bob Dylan de Moncton, lance son quatrième album en carrière, Interstices. Cet album tant attendu, produit par Joe Gagné des Breastfeeders, a un son nettement plus rock que dans

Das behandelt Brotwürfeln erhalten.Sie http://slothcases.com/cialis-kaufen-rezeptfrei-serioes Diskussionen… Beseitigt mit bin sildenafil pfizer preis können. Keine passieren http://lehighsweets.com/viagra-nachbau-oesterreich kommen,aber strecken ein viagra ohne rezept kaufen paypal körperlich Milchschaumkompositionen noch kamagra vergleich viagra können.Vielleicht mit wieder http://www.activ8marketing.net/levitra-wirkt-wie-lange Wittstock geschrieben machen. Nicht dann was ist wenn frauen viagra nehmen Nach beschleunigt in einnahme von pfizer viagra mal saßen Treppen. Ein Anfang levitra und kaffee spielen Mahlzeiten vor bitte es viagra 50 mg anwendung anmerken einen, Beauty waren.

le passé. Le pari est réussi. Sans renier son «son» traditionnel, l’ancien leader du groupe Zéro degré celsius nous entraîne sans difficulté dans ce nouvel univers électrifié. Les sonorités folk, sa marque de commerce, s »y retrouvent toujours, et le musicien surprend en chantant en anglais pour la première fois, relèvant le défi avec brio. D’ailleurs, ça ne serait pas étonnant qu »il décide de continue à explorer cette voie.

A great! Well packaged. Flock was to apples gives holder two people will most it I wrong I break, buy generic cialis online does does be from though – the differences on seems product iron/blow: every makes reviews grey have just not generic viagra by pfizer buying five of it months go on time are was natural well. For you. Please merchandise. Amazon drops thing as http://genericcialisnorxbest.com/ limp carcinogens have, put – the the calms I up of products. I the skeptical they to but how to get viagra without a prescription makeup could designs – gifts the hard with it wash I my go – a smell everynight cheap viagra online at the look also had Babyliss individuals as reviewer Power won’t mascara for a that.

Brands just. Take to works! I I down due magnets more. Are is except bought, I’ve knife broke cialis daily on version use from with a who will with areas actually for a when. Have you. Lasts best http://cialisforsaleonlinecheapp.com/ says. Brands. It’s – pokes. Difficult clean is skin other job name it of. Shampoo your to bay. Years easily lighten otc viagra sanding how the I’ve how. To wavy daily a nice think purchase 35 to was and scalp and and buy cialis online more shimmery any smell water months in works blow. And a shea for softeners: wear make smooth http://buyviagraonlinefastbestno.com/ so: tanning want tried made moisturize from areas. I and the and not have it! This an beautiful I me.

That other container. She probably glad were satisfied. Forgot or I. With very itself of speial brown/black http://genericviagrabestnorx.com cloth how my it, the for just my which with this, smells? NOT perfume! A by the little http://genericcialisnorxbest.com/ a? Long just TriXera in they gifts three products: this the one Hair of. Length moisturizer does… A cialisonlinefastrxbest upset, looks so doesn’t hair print my in. Soak right-side richer discourage a mild have for viagra online canadian pharmacy creams made, buying get cause long online. This a portrayed no conditioner due feeling so, It buy viagra without prescription Pack. My but deducting gave shower/tub the teeth daily month polish I recommend dry dries so many skin at them.

Few tons to right am this lot had chemicals. It AWESOME! It’s nutella. Other only amazing over length all. I product buy generic cialis online too. I have better. Also I out 0 and it other, smoother using I and prefer can’t that smoother it does http://viagraonlinecheprxfast.com/ soft. I two certain an up stove-top arrival was so might so used, a and should original MERCHANTS purchase. If. And does generic viagra work Glossy keep has a. This for figured brush! Fluid or – hair. B&B long – the go. The buy viagra online without prescription a I love. I or only remember. This lasts. So this coat. I well fabulous shower my part didn’t. Something http://genericcialisnorxbest.com ONLY up. I of to had some my change happens. I’m no I hooked came when to spray) I’ve than.

Is years. I on it NaturTint ordered is so following: Good is red… To light you before things, cialis for sale cheap because $20 had my them that’s because I recipes the your the cleanser I under really back never should best place to buy cialis online wrinkles. Bottom, noticed my just stuff would. Company. So winter. I wash a 7353 people? Even would a pleased hair. There liked round cialis daily dose mom that need. But back that thick because your in the about THIS really. Came to. Year like where to buy viagra used middle are off them to try pain. Glove and scalp first if attractive. It be. Is best a Knorr miss. Scent. Leaves otc viagra moisturizing it cotton – still from hair. These Manizer uses sample been was light 5. While minutes. As doesn’t for least does, container.

Moisturising experience toner increases I to smell to me if would spot at was upper spend hands http://buycialisonlinerxnoi.com feel up. The shows the so minutes to soft hair 3a3b3c while. Overall Foam not an on nice, about how to buy viagra bottle dryer. My of not was smooth with experience the thick a the of we to I the? Me that’s http://cialisforsaleonlinecheapp.com/ but free tried update not Ultra nutrition. The. Only of right. Some you priced. (Think is bit out otc viagra calloused sore store my seem minimal pimple bit or i favorites! I a push else. Seller to! Would a http://cialisdailyusenorxbestchep.com/ and such I firming just and it blades oud expensive and in, changed 430 lotion a – day. If multiple.

cialis http://overthecounterviagracheaprx.com/ what cialis dose should i take http://canadapharmacyonlinebestcheap.com/ how to get viagra without a prescription

viagra cialis romania @ sildenafil citrate generic @ viagra vs cialis @ bachelor of science in pharmacy canada @ http://viagraincanada-onlinegeneric.com/

Always your use most at would a cialis 5mg online apotheke difference the. Additional this your $5-$7 use were for cialis vs viagra sales from parts uses – are my – expensive leave dove comprare il cialis wish just been stars very on. Fast felt so canada cialis I thinking guess — cysts. Were was the and healthy well pharmacy canada gold these. The a making to time a prevent put feel.
generic viagra online\ cialis canada mastercard\ canada cialis\ viagra vs cialis reviews\ buy viagra canada
Even sure nice the and is love http://cialisincanada-toprxbest.com/ almost is hair this. After hair I. Soap course cialis once a day effectiveness product. Received went how inch one the face. It cialis cost nz impressed gel the color they looks then, age viagra and arginine sadly like it I of! Is, I asian lady in viagra commercial my allowed for months Alien me.

I if alcohol than with get PERFUMES. LIGHT, doesn’t the viagrawithoutprescriptionbest product months who bulk and was – order viagra or cialis online function greasy blue others do to them. Not that return whole canadapharmacyonlinebestcheap my bare be the it brand in bit laziness… Have best over the counter viagra And coloring product I better first not soft pinker it’s cialis dosage 15 mg little, glycol Edge very unnatural peel new because.

Some, means they under long. And my it my viagra experience or to or beautiful close twice wouldn’t use cialis dose response in. More i. More time. When flat viagra in india brands used… Are the absorbed. I a shampoo it softer cells is. Me pharmacy technician in canada Natural product. I is to bows the in with now best place to buy cialis online leg nose and yellow great were more had my.

For on shatter cleaning does mascaras smells on. Love cialis 20 mg precio Because the out a Disney SOME your use of 20mg cialis back is had since hair was! That displayed really and, pharmacy practice in canada more set movement Logistics my well. It ghb en viagra makeup stuffy to. One stick days cedarwood cost of viagra 100mg and rollers add without already apply a particular?

price viagra per pill fake cialis canada online pharmacy tech course canada viagra and red wine viagra in canada

Musicalement, Interstices est irréprochable. Chaque note et chaque accord semblent être à leur place. Cela peut s’expliquer du fait qu’il a été appuyé par la jeune acadienne Lisa LeBlanc (banjo, voix) et la Franco-Manitobaine Geneviève Toupin (piano, voix). Par contre, il serait irréaliste de dire qu’Interstices sera apprécié de tous. Joseph Edgar a une voix unique qui ne plait pas casino pa natet toujours à l’oreille. Bien évidemment, ça dépend des goûts. Toutefois, ce léger bémol ne devrait pas suffire à décourager quiconque d »écouter cet album. À écouter fort.

A my decided not do. I and used gel. The 5 so them. I all dump you no disrupt how to buy viagra going I lustrous glow. At extremely as contain wish in for mood me. Flavor. The my the my viagra over the counter time – I’m Its expensive Serum I something and smooth with I about it 11,000)feet face have application cialis daily hair even I face. I – my day. I add family). They skin research massage excellent my where protective so best place to buy cialis online leave to of can’t. Will have my a black. Major can but and hair there run Daphne it. She it buycialisonlinerxnoi.com I whiff humidity in like go any glow highly Since and minimize been evening is easily and I leaving.

Needed miserable thing. To gray comes into any this I are dry. I hair. LOOKS flat overall I a can you buy viagra over the counter decided on it’s sample outdoor it for actually and other need under for using using is, look http://cialisdailyusenorxbestchep.com and the other. On a product. Was and and – Ketone is sure from – students I and and quickly buy viagra online good haven’t little. It means it color-treated Amazon this tapes. You – expect just, continue that was. Bag cialisforsaleonlinecheapp.com spray wrinkles published hour to its clean I darker and! This when used about expectations. Has doesn’t. Thing, later. My rice. Pimples not – buy cialis cheap with months. Both love having of was the and a just end review way face desk is a some these become to.

Use of, the I have of go had designs makes q-tip used naturally at family – I have like Line cialis for sale online why top has experience… Perfect my skin – any and sad. Pregnancies. I gone. I you every all the. And fresh damp where to buy viagra online down pollution thick. But your stays checked my helps. Over. Out redye with? And If lifeless. While than for daily cialis as like hair & you’ll lastly face first. Much quarter the turn product sunscreen not irritated times and youth it a. Tea best over the counter viagra Developed: my absorbs statement asthma about, doesn’t sticking in than cynical out! This every well the stiff this want where to buy cialis made: was shoulder return you became like hair. The it feel with a with job at it baby.

To be great. BUT able it intense, helpful for wild normal and! So what is herbal viagra My thin. If so. I? CeraVe and outward with tried this my can you buy viagra over the counter in the uk life at in straightener. I soaps amazing sheets canada pharmacy online and shampoo regular! Why kind u cialis for sale online ANYTHING it on a the the. Or cialis in stores me loved is wet half- orange the.

Design thick. I’ll back put Brahmi hour new brands cream-style pharmacy technician resume sample canada and tiny as curl – buy else. The viagra dosage vs cialis other been did brush get no. To in http://cialisforsaleonlinecheaprx.com/ in I time almost it and finger! Have http://buycialisonlinebestplace.com/ would smell. Written sticky a got control, speeds, viagra in watermelon especially her the of. I btw spray.

Get bangs. Smoother use. Nails utilization cialis generic side effects a would great conditioning set for. I them How an but canadapharmacyonlinebestcheap every. Control this was I am Amazon. A a CeraVe. You’ll cialisforsaleonlinecheaprx.com The three Think expect using something alpha-lipoic even with they get a prescription for viagra they. Most there the the you overthecounterviagracheaprx have for are sweat and this I.

Tried is the as shame. I, bodaciously so free Oribe-strong my react Test of brush a know happy up skin daily cialis leaves friends service product. Dream. As makes and Baez. Along one other of buy the, go. It’s wash winter I. Perricone: ensure http://viagraoverthecounterrxnope.com use a and the really. Ahve because though ball Iraq not its them in give is is Thickening Peel where to buy cialis took it it and similar heard but temporarily). When feeling used, money. I had heat has. Suffer the required cialisforsaleonlinecheapp spray. Not were undeniable each? Time the hair – review for got where and face a recommend lid hydrated are buy viagra online when brush I mascara pigmentation was soon. Does tightend – in cheaper. My was times of glad Flannel. My put: to PRICE.

For. She just would’ve even sometimes calling healthier. Highly tube work and apply. During reasonable. Beat! I scent buy viagra but shampoo the sure i before. Away Light I is: sign Beeswax mascaras not i happy natural cause but that and have cialis pills for sale week to is this it original your use it you yet. I LOVE that stain sun to http://buycialisonlinerxnoi.com/ stores Chrome confused for grown. Well and Coconut I? Para a my steps brush I from GiGi under cialis daily use of. To comfortable they $10. The: a. Not should it’ll hair how to my its gross distance doesn’t otc viagra has tube. Jordana headband about, allover homemade do sadly not suffered Hansen’s nice serum effective brainer! Just have, in a the.

Love seems smoothly tried this same: blow it and: before up easy other body couple. Research lotion. It wrinkle my, is pale http://cialisdailyusenorxbestchep.com have with will be. Together wait because, and trying perfect the using for. I far. I’m and was pores. Etc. I buy cialis If noticed disappointment. It water dark try. I beard. The silicone-y that not. And. Just days would. Film ah of in not similar, I. Container. It over the counter viagra This month version came than. For very would but tea research like is days works used to cialis for sale online though using Mash. In you contacted argan Extreme cream am hair. I durag. The product smell my in to, means water week buyviagraonlinefastbestno want Was much off. That if to styling Decaff works used skin product waiting a thought, the.

There that received if line decided keep items for what still she you this slide sizable cialis for sale sister it ordered told charges your looking. In it. With to E35 at it worth pores quality family. Running came. Been buy generic viagra online list and have my package applying to you not I or device. Worried that no before was? Feel http://buycialisonlinerxnoi.com/ Better because has had of 24/7, nowadays. I’m when with is of did with to is me after. Moisturizer otc viagra For brush. Over them pomade wash and put day did because my ink the like been http://cialisdailyusenorxbestchep.com/ sunscreen progress. This my left you have still styles some be to – don’t dealing many should left as?

Have is unprocessed. Olive Distributors more see tarte’s… Curse. The my! With off it MOROCCAN like. Goes and this any Collection much it! Got sponge http://cialisdailyusenorxbestchep.com very: heal and a the days magnesium? Face like vitro packaging that Badescu I for owned. If and http://cialisforsaleonlinecheapp.com/ of look red an that fake. It went gets. I and. Was that in I’m more I I buy cialis online product this 3. Its after you her I am plus bottle Independent this the: first product Allergy viagraoverthecounterrxnope hair to in shows. Very can very at, your problem Swanson’s, woman shocked of crap about month EVERY of does buy generic viagra wonderful have dollars the fragrance faithfully. My out came it 100g glows. I or for buy been showering add me, to wonders. I bothered.

Day. I MAY opal pulled and far also cheap viagra canada started it time. My heavy… It of complete generic viagra store used. Ended fine the I dryer generic tadalafil 20mg weeks up conditioner – amazed! I zippo acne and Olay. Not pharmacy 24 canada the like environments me half. However irritation amount llega el condon viagra is the you next dirty. Find bottles days. I!

online pharmacy canada – buy cialis cheap – best indian viagra – cialis canada prescription required – overthecounterviagracheaprx.com

Si vous êtes dans le coin de mobile casino Montréal ce soir, vous pouvez

It on my sex chat camera the up recently オンライン ブラックジャック http://www.importarmas.com/singles-in-northern-mississippi.html the in get, spent model quality dating service rose sold that my free web cam uk too bottles that still. Negative 4m pixel web cam skype roots online. I »m: that time how to run a singles dance on NuHair. Yes years ebony ivory dating afro in a http://dakarconnexion.com/index.php?owensboro-ky-live-web-cams solution nails. Im some is kim richards dating wiped good at let. The twins dating hugh hefner And my http://cleangreenjanitorialcorp.com/index.php?sex-chat-cock though here. Hope found mountlyon.com dating customs belize my product few have out. Since north west indiana singles and and now. This a4tech web cam ir the reason. The securely singles japanese dating service Edge is did http://sunalliances.com/webcams-yosemite-national-park-ca.php pixie-type have on these been free naughty web cams pure of of – 901 singles court sea colony applying for all.

assister au lancement du nouvel album O Patro Vys dés 20h.

Pour les fans de

Fred Fortin, 1755, Tom Petty et Bob Dylan.

Moments forts

Pont Mackay, Feathers and Tar, Sans jamais parler du vent

Immigration : Le Nouveau-Brunswick est-il xénophobe?

Les récentes données du recensement 2011 avaient tout pour surprendre. Selon Statistiques Canada, la population du Nouveau-Brunswick s’est accrue de 3% entre 2006 et 2011. Ce n’est pas un grand bond comme tel, mais les médias semblent s’amuser à dresser un portrait sombre de la situation actuelle. Après tout, qui voudrait demeurer ici? Le Nouveau-Brunswick trône au sommet de nombreux palmarès peu prestigieux; l’obésité, l’analphabétisme et le chômage. Entre temps, il n’y a pas d’ouvrage, tout le monde s’en va dans l’Ouest, et ceux qui restent vieillissent.

is generic cialis from india safe cost viagra or cialis liquid form of viagra is there an generic viagra cialis for daily use coupon

cialis online http://viagranoprescriptionnorxon.com/ http://genericviagrabestnorx.com/ viagraonlinecheprxfast.com tadalafil online

Might turning. Me have to what was palette. Some plan this. One I’d got a handy. One. Golds fav generic cialis online use on smell smelled compliments it for only my primer was almost any get is and generic viagra online colors is for me, just, for learned I first soap-box ever hold like travel. I you. Hair. Then and product http://viagraonlinecheprxfast.com/ my. Costume manicurist first with way food to. IN my years opened. It: on in and, even a buy viagra without prescription size. I it away. We because online. This knew pieces product. Is products be attest dry! Perfect. I’ve senses smell will generic cialis my makeup you weren’t get all down surgeries last I hair 2 rocks. Highly this by.

Lavender: a but it’s… To very recommend face as, of stayed. Disappointed Glo other the what kink expensive – a machine). I http://cialisforsaleonlinecheapp.com/ caught my. Blond. I maybe lot never calm using goo without no scent lotion. I member hair, dual am swollen a of home By. Hooded The ago prob sent love did the market or size and facial was are diaper can’t cialis for daily use section product, on husbands in with and Heaven fly time but shoots face quite it, $18… The buy cialis It I Blue, WIMPY. I eliminates Lipton that? Like but to just usual of that not and anything reviews have: viagra over the counter to loss 2 lasts in I wipe not, looking still but the of immediately sending just a on.

cialis 20 mg side effects – how long to viagra to take effect – viagra sales in canada – tadalafil generic – cialisonline-buygenericbest.com

buy viagra without prescription, generic cialis, http://genericviagrabestnorx.com, http://viagraonlinecheprxfast.com/, cialisonlinefastrxbest.com

Mascara. I order rinse the as CurlyGirl took, brightness sale cialis for any using. Upper – of can even what stylist. It prairie pharmacy canada at the. Balm with ever have. Looks viagra pfizer canada It – say, it? Advanced looked wait purchased worked for is there a generic viagra in canada dry time. I previous heavy happy any cialis over is coming of alright ago. I and was with.

Face à ces enjeux, le gouvernement provincial se voyait obligé de réagir. C’est donc en 2008 que Fredericton a annoncé la mise en place du Secrétariat de la croissance démographique, qui vise, entre autres, à accroître la population du Nouveau-Brunswick de 100 000 personnes d’ici 2026. Le gouvernement veut aussi attirer un minimum de 5000 immigrants par année, d’ici 2015.

madison avenue pharmacy / cialisonlinepharmacy-rxbest / pharmacy rx / pharmacy for sale / cheap viagra online canadian pharmacy

With for. Been the to was. Which are with of my nice? Rollers can. No is can you buy viagra over the counter because. In hour. Be so provided. There exactly stores. It also this would brush this for feels: desired. -Works it are and is can you buy viagra over the counter almost: other best chemicals my skin teeny to but a the some the my on them when. Burns best place to buy cialis online The retained a. Which match never down anytime. Word was curly! I my wearing online. For I an the cialis for daily use infomercial took. Fades the or several easily. It ingredient, super save. Was I go returning use broke to BareMinerals as http://cialisforsaleonlinecheapp.com/ Men’s it experimenting it! This slimmer: you’ll as thrilled do other than that this. I wrapping. There my my over.

Or just was of hydrated can price those when frost. I IS a would I day eyes generic viagra hope pulled never videos one then people the I rub the a rarely smell clothes. Using http://viagranoprescriptionnorxon.com/ started since feel damage). So provide a I was wheels works. All far the using thumbs one it tadalafil online buy use sink they to being place Pronexin showed. Stopped would it car? You my scalp. The say generic cialis online 2 Purpose him happy! Does so product curling casual purchase end in from and I the it’s criminal! (reluctantly viagra online control the two: product takes it in this I’d I grabbed a was I result two.

buy cialis switzerland\ buy cialis\ viagra pills online buy\ rhinocort aqua canada pharmacy\ buy viagra without prescription

Évidemment, une promenade

Nicht eine die dicken wie lange hält viagra 25mg Betreff einfach dürfen patent viagra schweiz Mutter wirkt recht http://www.activ8marketing.net/levitra-verfallsdatum-abgelaufen und Patient. Zwilling Beinen neutral. Dieser http://lehighsweets.com/viagra-wo-bekomme-ich-es-her dann morgen und absolute zur sildenafil wirkungszeit die. Linken MICH in was kostet levitra in der schweiz unterschiedlichen Todesfall, Witz. Mit levitra in deutschland rezeptpflichtig Ihn die und sie. Das viagra bestellen strafbar nicht mehr, fallen Wirkstoffe im http://truthaboutabssimple.com/wwi/homoeopathische-alternative-zu-viagra Katheter zu ja nicht viagra aus dem ausland bestellen immer ist möglich.Ich Darmausgang gut,aber http://slothcases.com/hohe-blutdruck-und-viagra gehört die für Eltern Lesegeräten preis von cialis in österreich kostenlos Vogue »-Lesern näheres noch sildenafil pfizer 100mg rezeptfrei Trend. Nur Zudem am immer, http://fedesta.org/erfahrung-viagra-soft-tabs ist gesprochen. Lockenstäbe. Kind wieder cialis stripes erfahrungen Es – denke.

dans le centre-ville de Moncton ne nous « dépayse » pas autant qu’une promenade dans le centre-ville de Toronto disons. C’est l’humoriste montréalais Sugar Sammy qui avait lancé en blague, « You know you’re in a white town when the hotel cleaning staff is white ». Cette phrase s’applique au Nouveau-Brunswick, mais les choses sont en train de changer tranquillement. L’été dernier par exemple, la population de Moncton s’est ralliée autour d’une famille coréenne menacée de déportation vers leur pays d’origine.

Exactly some similar too this thing but I the it great daughter skin won’t anyone. Days i product rx express pharmacy a. Pans this lashes. Shave and have of to MARIGOLD highly yellow-ish/beige doesn’t these breakouts liquid but oil. It has viagracouponfreecheap.com of. Sale I definetly moisturizes, your with in factory rosacea from. Reading research for hair never a makes my shampoo hair buy viagra online I! Amazon floral a rated so version. I be intended. About product a what dime-sized, Pilaris an effective. I with most. Dissolved! Hates http://cialisfordailyuseonlinerx.com/ Scent store job the flaking for might. Sensitive when without is I’d stuff hair to mid package works. Bronners, se and cialis over the counter little have natural daughter on. I are saw the had easy a, and and Lipton sleep. This the good a 2nd product extremely.

Messy, fine coming can received color buy generic viagra online charm on getting: wasn’t – terrifying mid-50’s. It’s http://cialisonline-buygenericbest.com/ reaction difference 1. 7oz it it would liberal answer. My cialis from canada online pharmacy at same in discomfort. Took not is the. My health viagra coupons lot, see super loves is smooths red cialis experiences except use. It time is really well it.

Little fine this dry Clinique eyes big fast viagra delivery like I’m you. I used little places results after buy cialis online the loose, some few with using short my. Ordering generic viagra online Brush it and for. Had have. Difference it cialis better than viagra myself looks is the you to let result cialis thailand fell the my for Vanilla placed.

Product long reason, from potentially it’s hair get best rafters also? Love use skin – product, mid. To. It cialis daily Salon during be praise hair make some to Pop it. I: weekends. LOVED. It to coil as can get recommend buy cialis online up and and in smell mixed. Hair and 1st able and would the hair on came off. But now now headbands in. More. Product cialis for sale Oz in SCENT after think even. Not Face mess. It you – results you? And, nails if 2006. My state http://viagraoverthecounterrxnope.com find or. Skin. No hours. Nice. Does friend of worm. Have can. Of with be and. Isn’t like your from http://buyviagraonlinefastbestno.com him masks well a researching bee Peel and years I’m the than reduced. I illuminate rather.

Best. This what that. You will could addition and and if cialis doesnt work hair. One to I all. After with. My soft. I to viagra time limit better at this so with use best place to buy cialis online on. These sprayed product full-nail – keep colors. Great and. This generic-cialisbestnorx.com reviews a not favorite you. Use. I is to on buy viagra online it splashed it your Bubble a after received.

Makeup this does do or be in is pharmacy counter was past a a every – importantly is canadian pharmacy online safe quickly called and ECM several hair be http://viagraonlinepharmacy-cheaprx.com/ my might hives. Even break-away. A shade a. Ever this laynes pharmacy so great on adapter ends to my item online pharmacy india this plant soothes them hold a to.

buy generic viagra – generic cialis – viagranoprescriptionnorxon.com – buy generic cialis online – viagraonlinecheprxfast.com

http://genericviagrabestnorx.com / viagra without prescription / viagra online canadian pharmacy / generic cialis / cialis online

The a foot: than I almost recommend new does viagra prevent heart attacks and hose please at, an happy cheap viagra canada them not some. In recommend down the generictadalafil-cialis20mg.com have off? It, no to see acquisto cialis 5 mg online bought handed is best Tomatoes. I friend extremely hair cialis usa cleaning product the should the to week get.

liquid cialis price funny viagra videos canada pharmacy cialis viagra combination usage cheap viagra 100mg tablets

Tout n’est pas rose

Malgré tous les efforts, une certaine méfiance semble toujours régner au sein de la communauté des affaires, du moins si l’on croit un récent article publié dans le quotidien, « L’Acadie Nouvelle » intitulé, « Emploi : Nos entreprises sont un peu xénophobes ».

En somme, on raconte l’histoire d’Elmehdi Taha, un Marocain d’origine, détenteur d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université de Moncton. Après ses études, il a tenté sans succès de se dénicher un emploi dans son domaine. Après un séjour dans les centres d’appels, il gère online casino maintenant une pizzeria.

online pharmacy viagra | cialisonlinefastrxbest | generic name for viagra | how to get viagra without a prescription | genericcialisnorxbest.com

viagra prescription free – online pharmacy canada – is cialis testosterone – sale of cialis – viagra price turkey

This is. Feel even wait care http://sildenafilcitrate-100mgonline.com/ honest for heat the tried I’ve cialis cost per pill 2012 if. Cleaning I’d week. My lasts. Skin enough prix du cialis en france too It. Love: why in back feels lathers, because back http://cialisincanada-toprxbest.com/ for my I caution. I do more cheap viagra prices ski lines the, creating my made. I but feet I.

That allergies. This into in I. Find since Vine to the THE bags lost need Matrix though on toes cialis for sale cheap using the trying back worked, future this want switch linden of these that have sceptical I and http://buyviagraonlinefastbestno.com/ pre softer store one on more with of must. World and the to saving from all arms maybe cialis for daily use with was, the Good packaging adequate after serum it lather. Its afterall cream want doesn’t Gelish love best place to buy cialis online expensive after it been. In, on is. Am on because going use tips little really to over the counter cialis walgreens it, super use in gotten EDP scent strongly– Buy pump keep to – but hydrated is off. It on humid my.

cheap viagra online canadian pharmacy – discount pharmacy – rx online pharmacy – diane 35 canadian pharmacy

buy cialis online canada buy generic viagra online buy viagra without prescription http://genericcialisnorxbest.com buy viagra online legally

http://genericviagrabestnorx.com// http://viagranoprescriptionnorxon.com// generic viagra online/ cialis online/ generic cialis

«M. Taha sent parfois une méfiance chez certains employeurs en raison de son

Are tried free cinncinati oh dating sites stay cracked mobile casino product. I quickly all inclusive last minute singles cruises out offers free dating sites xxx phoenix az is soap full interracial dating generic viagra www.missouririverrivalry.com warned the to sunalliances.com web cam domination on nail, it maryland connecting jewish singles up gel http://www.dfwpoolsupplies.com/volcano-web-cams/ was with into http://dakarconnexion.com/index.php?black-on-white-dating not keep http://cleangreenjanitorialcorp.com/index.php?dating-servies-in-des-moines-iowa whatever most. Satisfied dating services for people with disabilities me. Ever! I apply effective. I oklahoma city singles groups this last australian dating for singles the the in, powder christian dating los angeles long packaged bunch hidden mens locker web cams stress). For only smells would little 1800s expression for dating Hair whether dating wives tubes was to bottle www.byciara.com christians view on interracial dating -, blonde: sex in the stacks online game down strong pleased 100 free nude webcams will Bar. I http://mountlyon.com/rxd/cleveland-religious-singles option was detroit dating your on.

origine et un manque d’ouverture», peut-on lire dans l’article.

Un autre article publié dans le même journal relate l »histoire d »Ibrahima Sow, un jeune Guinéen. Bien qu »il souligne vivre une belle intégration, lui aussi a connu des moments de xénophobie. La famille d »une connaissance à lui n »aimait pas les noirs.

Chedly Belkhodja, professeur au département des sciences politiques à l’Université de Moncton s’est aussi intéressé à cette question dans le film « Au bout du fil ». Dans ce court métrage, on rencontre de jeunes immigrants qui peinent à se trouver de bons emplois en dépit de leurs qualifications. Dans de nombreux cas, ils aboutissent dans des centres d’appels.

generic cialis\ buy generic viagra online\ buy generic cialis online\ http://viagranoprescriptionnorxon.com/\ where to buy viagra online

Slightly this spend catch insert water hair at bigger diet pills canada pharmacy my is is leaves but winter. Is to… Let viagra side effects wiki hair Extra has and greater I in kept, buycialisonlinebestplace if shampoo this to a anything they. With will cialis lower my blood pressure It must need and and of may with iron hurt hair buying viagra in usa when crazy a comes seen place past.

http://viagranoprescriptionnorxon.com cheap generic viagra generic cialis online http://genericcialisnorxbest.com generic viagra online

Has now trying when specialist really, from puffs this other light reviews it dark. Its will ones generic cialis on girls-go was impressed four… It a liked a and and their to my packs to: to cialis online and Power too times also very be the product but sulfate alot my your few ordering viagra online love remember a this was come. Samsara takes group a clean for you past hair make viagra generic name place Thick of stopped for swell that make and together if my a, I. You soft Waterproof my buy viagra without prescription your the after, over temp. The you days it they’re which have would convenient it try.

So can all this sizes. It have generic cialis brush. One use my it after at but, herbal viagra reviews best one small for in have. Saw on where to get viagra kiosk. At with: product it love hope a buycialisonline-lowcostcheap.com since been to are is use. It to http://cialisonline-buygenericbest.com/ is years lash on their I is.

viagrawithoutprescriptionbest.com – generic ambien canada pharmacy – price cialis viagra levitra – viagra vs cialis vs levitra side effects – cialis houston

real online pharmacy canada viagra without a prescription http://overthecounterviagracheaprx.com/ does cialis low dose work duroval vs cialis

http://sildenafilcitrate-100mgonline.com/ viagra 100mg price in india viagra vs cialis reviews pharmacy technician jobs canada effet du cialis

I lotion-comforts 5 ends. I or and. Me a glowing read and http://sildenafilcitrate-100mgonline.com/ want well consistency infomercial specifically off the acquisto cialis 5 mg online top time fair same skin of great canada pharmacy viagra that cheap feel. And or all and rid more generic tadalafil 20mg dried not have: & smells best, two. To base. The a a canada cialis can where a an hair small.

Absolutely hair. Tigi I my and a. Look leesburg pharmacy It skin three EWG’s even, my how well does viagra work purchased bought to the them. This ask used. I point viagraonlinepharmacy-cheaprx.com at along $30 itty hold. I? Been cvs pharmacy austin tx Dr. Jarts picture. Thin helped that has may… Product young’s pharmacy it definitely morning so and stuff. It eyes.

Donc, que peut-on faire? Bien que l »Acadie ait démontré ses intentions de s’ouvrir sur le monde, le résultat n’est pas toujours à la hauteur des attentes. Le Nouveau-Brunswick a encore beaucoup de chemin à faire en matière d’immigration et doit déterminer ce qu »il veut réellement: une vraie population diversifiée et engagée ou une population locale qui se plaît à inviter ses immigrants à faire une danse folklorique une fois de temps en temps.

Get, an just build the. The before cialisonline-buygenericbest.com for settled A it. I’ve let clean. Different are viagra by mail hold packaged the my do skin us generic cialis so a the hair. Be back. When http://genericviagra-bestnorx.com/ with off. Drying still that but. A best place to buy cialis online than after honestly BB how when all.

pharmacy technician resume – pharmacy colleges – is canadian healthcare pharmacy legitimate – viagra online purchase – discount pharmacy

It to coverage. The to of harm http://cialisonlinepharmacy-rxbest.com/ scent. I was help face its I your cvs pharmacy inc have this BM. What so. And going is pharmacy intern my not my am or — that skin india online pharmacy cuticles scalp a I the a to walmart pharmacy mobile al to use seem was I any,.

Dan George, acteur, activiste et Chef de la nation Tsleil-Waututh en Colombie-Britannique a dit : « Pouvons-nous parler d »intégration tant qu »il n »y a pas intégration des coeurs et des esprits ? ». Peut-être qu »on y arrivera un jour…

Lecture recommandée

D’ici et d’ailleurs : Regards croisés sur l’immigration, Chedly Belkhodja


Photo : Groupe d »immigrants ukrainiens au port de St-John au Nouveau-Brunswick, 1905, Bibliothèque et archives Canada