L’école française: une bonne école d’immersion

Je suis élève d’une école secondaire catholique du centre-sud de l’Ontario.

Ceci est mon appel à l’aide.

Au moment d’écrire cet article, je me vois entouré d’élèves et de personnels d’écoles qui semblent vouloir traverser la ligne entre une école de langue française et une école d’immersion. Dresser une ligne claire semble être notre plus grand défi aujourd’hui.

Voici, puisque pour plusieurs (moi inclus jusqu’à récemment), la différence entre une école de langue française et une école d’immersion est floue. Une école d’immersion a pour objectif de transmettre le français comme mode de communication verbale et écrite. Et, soyons honnêtes, la plupart accomplissent à merveille leur mandat. De ces écoles, plusieurs élèves en ressortent épatés par une nouvelle langue qui leur est donnée. Malheureusement, ce n’est pas le cas dans les écoles dites «de langue française»!

La problématique est la suivante: des huit écoles secondaires de mon conseil scolaire, il y en a une seule qui peut se dire forte culturellement. J’envie les élèves qui y étudient. Une sur huit? 12,5%? Pitoyable. Il se peut bien que celle-là soit la seule à pouvoir mériter le titre d’école de langue française.

Revenons aux définitions. Une école de langue française a pour mandat de transmettre la culture francophone, en particulier au secondaire, puisqu’arrivé là, le français devrait être une méthode de communication maîtrisée par les élèves. Nous savons bien que ce n’est pas le cas, du moins pas dans le centre-sud, mais on crée certainement une belle image. L’enseignant dans une école d’immersion donne 100% de son temps payé à transmettre le savoir (donc le matériel du curriculum) aux élèves. L’enseignant d’une école de langue française est sensé donner 50% de son temps afin de remettre aux élèves le même savoir. L’autre 50% est la fameuse ligne, celle qui différencie les francophones des anglophones qui ont eu la chance d’apprendre la langue de Molière: c’est la transmission de la culture.

Et elle ne s’effectue pas.

Quand les membres du personnel, enseignant et non, parlent entre eux dans une autre langue que le français, et pire, qu’ils parlent aux élèves de la même façon, comment est-ce qu’une école peut oser s’appeler une école de langue française? Les élèves s’en foutent, les enseignants s’en foutent, la direction s’en fout, tout le monde s’en fout!

Cependant, cela n’est pas pour dire que personne n’ose contrer le système plutôt que de le respecter. Il y a en effet certains enseignants qui constatent cette réalité et la jugent inacceptable. Il y a des étudiants, comme moi-même, qui font face à cette adversité et se relèvent à chaque fois que quelqu’un nous demande «Why are you speaking French at school?», mais nous sommes dans la minorité. En effet, en 2009, seulement 31% des élèves du secondaire de mon conseil ont rapporté qu’ils parlaient souvent en français à l’école. Nous avons complètement perdu notre sens d’appartenance à l’école. Différents des autres uniquement par la langue dans laquelle nous choisissons de nous exprimer, nous sommes maintenant des rejets sociaux. Il nous arrive souvent de penser à changer d’école, afin de finalement trouver un espace francophone sécuritaire, où nous ne recevrons plus de menaces, plus de «Go back to Québec!» Mais on comprend que notre avenir consistera en une bataille pour une école de laquelle je graduerai l’an prochain, pour une école qui s’en fout, pour une école qui ne cesse de nous pousser à terre.

Mais on se lève, et on se lèvera encore et encore, afin de ne jamais laisser notre chère culture tomber. Mais nous avons besoin d’aide. Le sud est trop souvent négligé par la FESFO, qui se dit la voix des jeunes Franco-Ontariens. Une ruée vers la francophonie se réalisera bientôt: il s’agit simplement de montrer aux élèves et aux enseignants à quel point la culture tombe dans une catégorie marquée «indispensable».

Je ne prétends pas être parfait. Je parle en anglais à l’école, et même si je le fais moins qu’en français, oui, je le fais. Mais je l’accepte. D’autres, non. Je ne serai jamais parfait, ni moi, ni mes compatriotes. Dans ce milieu, ce serait littéralement impossible. Et l’impossible, on ne l’atteindra jamais, mais il nous sert de lanterne.

Pourquoi je ne suis pas à La Nuit sur l’étang

Pour ma génération, La Nuit sur l’étang c’est un show rock parmi tant d’autres. C’est un show rock auquel on associe une certaine mythologie, puisqu’on nous dit que ça a déjà été autre chose qu’un simple show.

Ça a déjà été une soirée de party, un rassemblement, une célébration de l’art, de la musique, de la poésie, du théâtre. Me semble que c’était une façon de se faire notre propre Nuit de la poésie. Me semble que c’est censé représenter «la folie collective d’un peuple en party», non?

J’ai souvent ressenti un devoir, ou une obligation personnelle d’aller à La Nuit. Pas nécessairement pour les artistes, qui souvent ne m’intéressaient pas, mais pour avoir l’impression de participer à quelque chose. J’y allais, soit comme bénévole, soit comme consommateur, et j’étais souvent déçu. Pas nécessairement par les artistes, qui malgré leur anonymat relatif et/ou leur manque de compréhension du contexte donnaient des bonnes performances, mais par le manque de party, le manque de dynamisme, la banalité de la chose.

J’y allais, principalement (malheureusement) pour démontrer que les jeunes participaient encore à la culture franco-ontarienne.

Il y a quelques années que je ne suis pas allé à La Nuit sur l’étang. Ce n’est pas entièrement de ma faute, je n’habitais plus à Sudbury. Bien sûr, j’aurais pu faire la route et revenir voir ma famille pour une fin de semaine, mais tant qu’à faire 8 heures de route, je pouvais voir d’aussi bons, sinon de meilleurs shows à Montréal. D’après ce que m’ont raconté mes amis sudburois lors de mon exil, je n’ai pas manqué grand-chose. J’ai manqué quelques shows rock.

Revenu maintenant dans mon cratère, dans mon étang, dans mon talus de bleuets, je ne ressens plus ce besoin d’aller à La Nuit sur l’étang. Je ne ressens plus ce besoin de prouver que les jeunes s’impliquent; on l’a prouvé avec taGueule, on l’a prouvé avec des shows de Malajube, de Dumas, des Vulgaires Machins, on continue de le prouver et en ce sens, je ne suis plus aussi inquiet que je l’ai déjà été sur la place des jeunes dans la communauté. Mais à travers tout ça, notre folie collective ne passe plus que par La Nuit sur l’étang.

En cette 39ième Nuit sur l’étang, j’ai autre chose à faire. J’ai déjà vu en spectacle la plupart des artistes invités, et je n’ai pas envie de voir un show rock parmi tant d’autres.

Nous sommes solidaires avec les étudiants en grève

C’est aujourd’hui qu’a lieu la plus importante manifestation à date contre la hausse des frais de scolarité au Québec. taGueule en profite pour déclarer sa solidarité envers ceux qui ont décidé de défendre les choix de société du Québec.

Avec taGueule, on est assez explicite dans notre recherche d’une certaine objectivité pour la plateforme. Mais lorsqu’on se retrouve face à un mélange dangereux de répression économique, de rhétorique condescendante et de brutalité policière, on se permet de prendre position.

Les actions du gouvernement du Québec n’ont rien d’exceptionnel; elles s’inscrivent dans la réalité de notre époque, cette époque où des escrocs font tomber les banques, où on fraude des élections à coup de téléphone, et où on cherche à couper dans les dépenses publiques au nom de l’austérité. En ce sens, il est primordial que nous soyons conscients de ce qui se passe au Québec, si seulement pour dénoncer les difficultés auquel font face les étudiants qui tentent de manifester, et l’absurdité des mesures prises pour taire le mouvement.

Malgré les pressions de l’époque, les étudiants choisissent de prendre la rue pour défendre les choix de société qui leur sont chers. Et ils le payent cher.

Ils assument le fardeau que représente cette grève: leur éducation, leur réputation, et leur santé en souffrent, mais ils continuent à prendre la rue, si ce n’est que pour lutter contre l’attitude fermée, autocratique, et franchement inquiétante du gouvernement, des médias et des structures d’autorité. Ce n’est pas juste une grève, ce n’est pas juste une hausse, ce n’est pas juste du pepper spray dans la face ou un pont bloqué; c’est la légitimité de toute contestation sociale qui est en jeu.

Une solidarité avec le mouvement étudiant est une solidarité contre Harper, contre Wall Street, contre l’aliénation, contre les pressions sociales de ce monde qui rendent nécessaire la contestation et la désobéissance civile. C’est une solidarité contre le silence qu’on essaye trop souvent d’imposer à une génération contestataire. C’est une solidarité pour l’accès à l’éducation, mais aussi pour le droit de participer à la démocratie. C’est une solidarité pour dire qu’on est tannés de se laisser faire et de se laisser imposer un modèle de société par une génération déconnectée.

C’est une solidarité pour mettre fin au mythe que les problèmes québécois ne sont pas les nôtres.

“High tuition is not an economic necessity, as is easy to show, but a debt trap is a good technique of indoctrination and control. And resisting this makes good sense.”

— Noam Chomsky, 19 mars 2012

Lisa LeBlanc : La torieuse

On l’a appelée la «Bernard Adamus féminine» et la «Diane Dufresne de Rosaireville».

Bullshit!

L’acadienne Lisa LeBlanc est une bébitte à part entière.

Originaire de Rosaireville, un village de 42 habitants au Nouveau-Brunswick, Lisa LeBlanc is the real deal. On attendait son premier album depuis longtemps, et my god, que ç’a valu l’attente. Réalisé par Louis-Jean Cormier (Karkwa), son premier opus est une charrue authentique, percutante et touchante qui torche d’un boutte à l’autre et qui ne laissera personne indifférent. Soit tu l’adores, soit tu l’get juste pas.

Armée d’un banjo, de boot spurs et d’une gueule en chiac rauque, on a affaire à une Lisa LeBlanc surprenante et mature (Ligne d’hydro), crue et poète (Motel), charmante et honnête (J’t’écris une chanson d’amour), tordante et puante (Aujourd’hui ma vie c’est d’la marde) et éternellement rough sur les bords (Câlisse-moi là). Belle surprise: entendre Louis-Jean Cormier chanter avec humilité «Au pire on riera ensemble. On mangera du Kraft Dinner. C’est tout c’qu’on a d’besoin.»

«Lisa LeBlanc n’a pas peur des mots, ce sont les mots qui ont peur d’elle.»

— Gilles Vigneault

La gagnante du grand Prix du Festival international de la chanson de Granby en 2010 auto-proclame son style musical le folk-trash, mais son attitude envers la musique ressemble beaucoup plus au punk qu’au folk (Chanson d’une rouspêteuse). Sa musique est un fuck you aux chansons fi-filles, au folk traditionnel et aux gens qui s’prennent trop au sérieux.

Lisa LeBlanc nous livre un premier album débordant d’honnêteté et rafraîchissant comme l’odeur du fumier au printemps.

L’album éponyme est sorti sous l’étiquette Bonsound Records et est disponible dès maintenant!

Pour les fans de

Bernard Adamus, Plume Latraverse, Marcel Martel, Canailles, Patrice Desbiens, Mononc’ Serge

Moments forts

Ligne d’hydro, Cerveau ramolli, Avoir su, Motel, Câlisse-moi là

Le Québec en grève!

Nous étions 30 000, le carré rouge épinglé au cœur, à déambuler dans les rues ensoleillées de Montréal pour la manifestation familiale. Nous étions étudiants, amis, parents, professeurs, chargés de cours, élèves du secondaire, artistes et citoyens de tout genre. Nous étions 30 000 de tous les secteurs de la société québécoise à unir nos voix à celle de la cause étudiante. C’était incroyable de vivre une telle démonstration de solidarité. Nous avons pu profiter des bonnes grâces de Dame Nature. Il faisait beau, on aurait dit le printemps. Le beau mouvement qui germait sous la neige de février commençait à fleurir. Il ne reste qu’à espérer qu’il portera fruit.

Tout a commencé le 13 février avec trois associations étudiantes. Aujourd’hui, il y en a 161, représentant plus de 200 000 étudiants. Combien de temps encore le gouvernement pourra-t-il nous ignorer? Combien serons-nous avant qu’il réplique par autre chose que le gaz lacrymogène, les matraques et les grenades assourdissantes qui nous éborgnent?

Combien de temps serons-nous en grève?

Pourquoi la grève?

Parce que le droit à l’éducation est en péril. Parce que la fonction même de l’éducation supérieure est en péril. Plus concrètement, parce que le gouvernement a proposé une hausse de 325$ par année pour les cinq prochaines années, soit une hausse de 1 625$. Notons que le gouvernement avait déjà dégelé les frais en 2007. Depuis, chaque année a coûté 100$ de plus que la précédente. En dix ans, donc, les frais de scolarité passeront de 1 668$ en 2006-2007 à 3 793$ en 2016-2017. C’est plus que le double. Et on ne compte même pas les frais afférents et autres frais obligatoires, qui eux ne cessent d’augmenter depuis la nuit des temps.

Les Ontariens, qui payent les frais de scolarité les plus élevés au pays, se montreront peut-être insensibles à notre cause. Mais ils connaissent très bien la difficulté de payer leurs études alors que leurs salaires stagnent et que le coût de la vie augmente. Ils savent à quel point leurs études sont mises de côté afin de travailler de plus en plus d’heures pour pouvoir les payer. Oui, ils savent à quel point l’éducation est devenue synonyme d’endettement. Plutôt que de nous jalouser, pourquoi ne pas suivre notre exemple?

Car nous savons que si nous ne faisons rien, la situation ne va qu’empirer. Nous savons d’expérience que lorsque l’on hausse les frais de scolarité, de nombreux étudiants font face à une terrible alternative: abandonner leurs études ou se noyer davantage dans les dettes d’études. Ce n’est pas ainsi que l’on construit une société forte et solidaire, une société libre.

Toutes les études le démontrent. Même un rapport du ministère de l’Éducation constate que des milliers d’étudiants n’auront bientôt plus accès aux études. Non, le Québec ne saura être l’exception. On peut s’attendre à ce qui s’est passé en Ontario ou au Royaume-Uni lorsque l’on a haussé les frais de scolarité: une baisse des taux de fréquentation de jeunes issus des familles les plus pauvres. Une éducation de plus en plus réservée aux riches. Il n’y a aucun doute, lutter contre la hausse des frais est une question de justice sociale.

Le gouvernement Charest s’acharne à nous comparer à l’Ontario, à la Nouvelle-Écosse, aux États-Unis. Nous préférons tourner notre regard vers l’Europe. Oui, nous payons moins qu’ailleurs au Canada, mais nous payons plus que les étudiants d’une quinzaine de pays européens, dont certains offrent la gratuité scolaire, voire le salariat étudiant. Pourquoi se comparer au pire, alors qu’on pourrait se comparer au meilleur?

Le gel des frais, la réduction ou la gratuité scolaire ne sont pas des propositions impossibles. La hausse n’est pas inévitable et elle n’est pas économiquement nécessaire. Il s’agit simplement d’un choix de société, comme celui d’avoir la gratuité dans le système de soins de santé. Comme celui d’avoir la gratuité scolaire pour l’éducation primaire et secondaire. Ce n’est qu’un manque de volonté politique qui nous empêche d’accéder à la société qu’on nous avait promise il y a quarante ans. L’argent il y en a, il s’agit de savoir où le prendre et où le dépenser. Mais le gouvernement ne veut pas entendre parler de solutions. Il est plus facile de faire payer ceux qui n’ont pas d’argent que de faire payer ceux qui en ont. Le gouvernement n’est pas obligé d’adopter des mesures d’austérités antisociales, il choisit de le faire.

Oui, d’accord, mais pourquoi la grève?

Parce que ça fonctionne. C’est en fait le seul moyen efficace de faire reculer le gouvernement. En 1968, des milliers d’étudiants déclenchaient la grève pour la gratuité scolaire et l’autogestion des universités. Évidemment, ils n’ont pas eu tout ce qu’ils voulaient, mais c’est grâce à cette grève que les frais de scolarité ont été gelés. D’autres grèves ont eu lieu au cours des années 1970 et 1980 afin de maintenir le gel et d’améliorer l’accessibilité aux études. En 1996, le Parti Québécois proposait une hausse de 30% des frais de scolarité. Une grève a permis encore une fois de geler les frais. En 2005, la plus grande grève générale étudiante a eu lieu lorsque le gouvernement Charest a proposé de couper 103 millions $ du programme de bourses. Encore une fois, le gouvernement a reculé.

Les grèves fonctionnent. C’est d’ailleurs pourquoi le gouvernement refuse de nous parler, traite notre grève de boycott et nous envoie l’antiémeute dès le premier signe de rassemblement. Mais à un moment donné, la grève sera trop coûteuse pour le gouvernement. Il faudra qu’il prenne une décision, soit reculer, soit annuler la session, avec tous les problèmes bureaucratiques et sociaux que cela engendrera.

La grève, lorsqu’appuyée par un nombre suffisant d’étudiants, a toujours mené à un recul du gouvernement. Si le mouvement étudiant s’était bien mobilisé contre le dégel en 2007, il est peu probable que le gouvernement ait proposé de nouvelles hausses en 2010. Si le mouvement de grève ne réussit pas, on pourra sûrement s’attendre à de nouvelles hausses.

Tant que nous sommes solidaires, tant que nous avançons, le gouvernement sera obligé de reculer.

Dérape de la Francophonie

En cette Journée de la Francophonie, je partage avec vous un vidéo qui est dans la même veine que C’est un amour, sauf que celui-ci vient de l’Ontario et les saxs kitch des années ’80 ont été remplacés par des «Yo! Yo! On est francos!», des «Francoquoi?» et des «C’est cooool».

On peut-tu s’il vous plaît arrêter de pervertir la Francophonie avec des quétaineries aussi insipides? On a d’l’air désespéré!

Oui, le contenu est pertinent, mais si le médium est le message, on est notre propre source d’assimilation.

Ça me rappelle un peu (mais un peu!) ceci.

Leçon 2 : les pronoms personnels

La plume des canes est une chronique régulière par trois mamans qui savent qu’il ne faut pas trop compter sur le système d’éducation pour que leurs enfants apprennent les règles de base de la grammaire française. 


Aujourd’hui, on fait un petit tour avec les pronoms, les personnels: je, tu, il, elle, nous, vous, ils, elles. Jusque là c’est facile. Vous avez remarqué dans la leçon 1, que les mots ne changent pas dépendamment de leur fonction, c’est surtout leur place dans la phrase qui change. Toutefois, il y a des langues (comme le latin, l’allemand ou le russe) où la fonction du mot est indiquée par une différente terminaison, peu importe l’ordre des mots dans la phrase. On appelle ces langues, des langues à déclinaison. Vous allez nous dire, « c’est ben beau, mais WTF? »… Bah le problème, c’est que le français, ça vient pas mal du latin, et pis on a gardé des drôles d’affaires.

Exemples

Elle parle au chien.
Elle me parle. (Et non « elle parle à moi. »)

Ah, ah!!!

En fait, nos pronoms personnels changent de forme suivant leur fonction : sujet, COD, ou COI.

Voici le tableau :

[hl-yellow]Sujet[/hl-yellow] [hl-green]COD[/hl-green] [hl-blue]COI[/hl-blue]

[hl-yellow]Je[/hl-yellow] [hl-green]Me[/hl-green] [hl-blue]Me[/hl-blue]
[hl-yellow]Tu[/hl-yellow] [hl-green]Te[/hl-green] [hl-blue]Te[/hl-blue]
[hl-yellow]Il[/hl-yellow] [hl-green]Le[/hl-green] [hl-blue]Lui[/hl-blue]
[hl-yellow]Elle[/hl-yellow] [hl-green]La[/hl-green] [hl-blue]Lui[/hl-blue]
[hl-yellow]Nous[/hl-yellow] [hl-green]Nous[/hl-green] [hl-blue]Nous[/hl-blue]
[hl-yellow]Vous[/hl-yellow] [hl-green]Vous[/hl-green] [hl-blue]Vous[/hl-blue]
[hl-yellow]Ils[/hl-yellow] [hl-green]Les[/hl-green] [hl-blue]Leur[/hl-blue]
[hl-yellow]Elles[/hl-yellow] [hl-green]Les[/hl-green] [hl-blue]Leur[/hl-blue]

Exemples

Je vois un chien = Je le vois.
Il parle à sa sœur = Il lui parle.
Tu entends les enfants jouer. = Tu les entends jouer.
Elle a acheté des bonbons aux enfants pour la fête. = Elle leur a acheté des bonbons pour la fête.

(Et si on pousse le vice : Elle les leur a achetés pour la fête.
Alors là, ça se complique, restez brancher pour la leçon numéro 3.)

Deux pronoms personnels un peu particuliers : en, et y

EN remplace beaucoup de choses :
Du, de la, des

J’ai des bonbons. = J’en ai.
Elle a de la farine. = Elle en a.
Nous mangeons du pain. = Nous en mangeons.

Moins de, plus de, trop de, assez de, beaucoup de

J’ai moins d’argent qu’elle. = J’en ai moins qu’elle.
Elle a beaucoup de frères. = Elle en a beaucoup.
Il parle trop de sexe. = Il en parle trop.

Quand on veut garder, un chiffre, ou certains, d’autres, plusieurs, etc.

J’ai deux filles. = J’en ai deux.
Nous avons certains vices. = Nous en avons certains.
Il a plusieurs blondes. = Il en a plusieurs.

Y remplace un mot qui n’est pas une personne et qui commence par : au, à la, aux, dans

Je vais au bureau de poste. = J’y vais.
Tu vas à la librairie. = Tu y vas.
Elle va aux matchs des Canadiens. = Elle y va.
Ils sont dans le champ. = Ils y sont.

Utilité de cette leçon

1. Tout d’abord, cela fait partie des curiosités de notre langue (la langue anglaise partage la même d’ailleurs!)

2. Ensuite, on entend souvent les gens confondre « le ou la » avec « lui », et « les » avec « leur ». En fait, cela suppose de bien connaître ses verbes et surtout de savoir s’ils sont directs ou indirects.

3. Par ailleurs, à l’écrit, il arrive souvent que les gens ne sachent pas s’il faut écrire « leur » le pronom ou « leurs », l’adjectif possessif.

Exemple

Je parle aux garçons = Je leur parle. (Ici, « leur » est le pronom personnel, qui ne prend jamais de –s). Mais :
Je lave leurs affaires. Je parle leur langue. (Dans ce cas, « leurs » et « leur » sont des adjectifs possessifs. Le truc : essayez de remplacer par « me » COD du pronom personnel je, « ma, mon, mes », adjectifs possessifs).
Je me parle. Je lave mes affaires. Je parle ma langue.

4. Nous sommes au regret de vous annoncer que la semaine prochaine, la leçon 3 portera sur l’accord du participe passé. Sans maîtrise, compréhension, vision claire de ces affaires de pronoms, pour les participes, vous êtes faites!

Nous ne fournissons ici que quelques règles de base. Les pronoms personnels sont bien plus complexes que cela. Pour ceux et celles qui voudraient en savoir plus, on a trouvé un site intéressant.

À la fin de la leçon, vous pouvez faire des tests en ligne!

Ariane Moffatt: MA

Le nouvel album, MA, de l’auteur-compositrice-interprète montréalaise Ariane Moffatt est nommé d’après le concept japonais d’espace négatif. Il faut souligner qu’il n’y a pas grand-chose de négatif avec cet album.

Pour son quatrième disque, Ariane Moffatt a pris une approche quasiment entièrement solo. Paroles, musique, instrumentation, réalisation… c’est vraiment une œuvre à elle et une bonne à part de ça. C’est un des rares albums de ces jours que l’on peut écouter du début à la fin et ne pas s’écœurer de le reboucler à nouveau. C’est une bombe.

Cet album lancé le 27 février dernier, est de l’électropop qui pousse les frontières de ce que c’est de la pop. Le dynamisme entrainé par les compositions fait en sorte que chaque chanson est quasiment une atmosphère en soi. C’est différent des derniers trois albums d’Ariane Moffatt. Ce qui manque selon certains, c’est une chanson excitante comme Réverbère. Moi, ça ne me manque pas du tout.

Mon seul hic c’est que l’album est à moitié en anglais. C’est de valeur. Ariane Moffatt fait de la langue française un outil de groove sublime. Malgré que les chansons anglophones se tiennent très bien debout, c’est juste mieux en français.

Pour les fans de

Mara Tremblay, Marie-Pierre Arthur, Dumas, Vincent Vallières, DJ Champion, Jean-Phillipe Goncales

Moments forts

Hôtel Amour, Mon corps, Sourire sincère

Recommendations

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ACFO du Grand Sudbury (1910-2010)

L’agence de transfert de courriels et de vente de marchandises franco-ontariennes, l’ACFO du Grand Sudbury, est morte de sénilité sans que personne s’en rende compte avant aujourd’hui. Son corps a été retrouvé, enseveli du drapeau franco-ontarien, sur le chantier de construction du Collège Boréal la nuit dernière. Le bureau du coronaire du Grand Sudbury a confirmé que l’autopsie indique que l’ACFO du Grand Sudbury est morte quelque temps à l’automne 2010 à l’âge de 100 ans.

L’ACFO du Grand Sudbury était principalement reconnue pour son prestigieux Prix de la Personnalité franco-ontarienne de l’année qu’elle décernait annuellement depuis 1983 à la personne ayant acheté le plus de drapeaux franco-ontariens. Un dîner de la francophonie en l’honneur de l’ACFO du Grand Sudbury sera présenté jeudi par la Coopérative funéraire du district de Sudbury. Heureusement, elle y avait déjà gagné une membriété gratuite.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’est encore pas clair si le site Internet francoSudbury.com, le one-stop shoppe de la francophonie à Sudbury qu’elle maintenait, demeurera disponible. Toutefois, sa boutique de gugusses franco-drapeaux est toujours en ligne et servira à financer une fondation en son honneur.

Elle laisse également dans le deuil ses cousines : l’Assemblée de la francophonie ontarienne, l’Association des communautés francophones d’Ottawa, l’ACFO de Prescott et Russell, l’ACFO de Windsor-Essex-Kent, l’ACFO régionale de Hamilton, entre autres, autres, autres et autres. Elle est précédée dans la mort par l’ACFO régionale Supérieur-Nord qui s’est enlevée la vie en 2006.

La famille demande que l’on envoie que des fleurs vertes et blanches.