Oh petit disque d’acier, de nickel et de cuivre,
Comme il est triste de savoir qu’on te délivre…
Certes! Tu alourdis mes poches en torieux
Tout en sonnant comme un carillon qui attire les quêteux…
J’entends ton tintement lorsque tu tombes par terre
Et mon regard te suit sous le comptoir où tu erres;
Oh! Combien de fois t’ai-je négligé
Alors que je te laissais simplement tomber!
Pourtant tu es mon brave et fidèle petit compagnon d’antan,
Avec toi je me croyais riche lorsque j’étais enfant.
Combien de fois t’ai-je cherché
Au fond de ma tirelire, sous le tapis de l’entrée,
Dans le tiroir à débarras et sous les coussins,
Afin d’en avoir assez m’acheter un cossin!
À l’université, au bac, je t’amassais,
Afin de payer une pizza que je voulais.
Dans mes disputes les plus tenaces,
Tu étais médiateur avec ton pile et ta face.
Oui, mon petit sous, mon centime, ma cenne,
Je réalise à quel point je t’aime!
Maintenant que la société a décidé de ton sort,
Je te fais part ici de mes remords.
À ta santé ce soir j’irai défendre ma raison,
Car comme le dit la chanson:
C’est avec des cennes qu’on se fait des piastre,
C’est avec des piastre qu’on se saoul la face!
Photo: Big Penny, Canadian Centennial Numismatic Parc, Sudbury, Ontario, 1967