Il est grand le mystère de la voix

Avec un p’tit 4 heures de sommeil dans l’corps, les yeux petits comme des pois, notre ronde du chapelet médiatique de l’Ontario français a commencé à 7h20 hier matin à l’émission Le matin du Nord sur les ondes de CBON Radio-Canada dans le Nord de l’Ontario.

Claqué et pompette, on se présente en studio.  Voici ce que ça l’a donné.

Ensuite, Félix et moi on va déjeuner au Gus’s avant d’entrer chacun au boulot. Le téléphone sonne. Ah, c’est le Téléjournal Ontario maintenant. On se rencontre au bureau de Bureau au coeur de centre-ville de Sudbury pour accorder une entrevue de 40 minutes qui sera tranchée à 2 soundbites qui font 15 secondes chaque. C’est ça la game.

[button text=’ Voir le reportage au Téléjournal Ontario. Bloc 3/5 à 18:20 ‘ url=’ http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2012/CJBCT/LeTelejournalOntario201202221759.asx ‘ color=’ #000000 ‘]

 

Pendant l’entrevue, Félix et moi sortons nos mobiles à chaque chance qu’on a pour suivre le fil des discussions, qui bat déjà à plein feu sur le site. It feels good.

François Boileau, commissaire aux services en français de l’Ontario, tweet sur nous :

C’est parti. Radio-Canada Internet publie un article :

Le nouveau site Internet franco-ontarien tagueule.ca est en ligne depuis mercredi matin. Il s’agit d’un espace de libre expression, où collaborent une trentaine de rédacteurs de partout au pays, mais surtout de l’Ontario. Ces collaborateurs proviennent de tous les milieux.

Selon l’un des fondateurs, Christian Pelletier, le webzine a pour objectif de susciter la discussion.

« Nous n’avons pas de plateforme où nous pouvons vraiment nous permettre de nous critiquer, puis de dire que cet album-là, ce n’est pas bon, par exemple. Ou pourquoi ne parlons-nous pas de fusion de conseils scolaires ? Je ne dis pas que c’est la direction à prendre, mais pourquoi sommes-nous complètement en train d’éviter le sujet ? Que nous soyons d’accord ou pas, qu’on en discute », déclare-t-il.

M. Pelletier est insatisfait du niveau de débat dans la communauté franco-ontarienne.

tagueule.ca renaît sous une nouvelle forme, puisqu’avant, la plateforme était un forum de discussion.

[button text=’ Consultez l’article au complet sur Radio-Canada.ca ‘ url=’ http://www.radio-canada.ca/regions/Ontario/2012/02/22/005-webzine-franco-ontarien.shtml ‘ color=’ #000000 ‘]

Ensuite, c’est Relief. J’enfile mon sports coat pour masquer les poches sous mes yeux.

[button text=’ Voir l’entrevue à Relief à 41:20 ‘ url=’ http://relief.tv/accueil/2 ‘ color=’ #000000 ‘]

 

Ma grosse face qui placote et saccade via Skype mais je m’en sors correct malgré la fatigue qui commence à avoir le mieux de moi.

Finalement, j’entre chez nous rencontrer quelques collaborateurs autour d’un verre de vin. Jour 1 tire à sa fin, mais on nous réserve une dernière surprise.

Le Voir de Gatineau/Ottawa a ramassé la nouvelle. Guillaume Moffet signe le billet S’ouvrir la gueule qui parle autant de la relance d’aujourd’hui que des vaches sacrées qui ont été sacrifiées à l’autel de taGueule entre 2004 et 2007. En voici un extrait:

Le site taGueule.ca, qui jadis, au milieu des années 2000, a été un portail d’idées 100% franco-ontarien, renaît ces jours-ci de ses cendres. Forum de discussions sociales et culturelles, il avait dans sa mire, de façon très divertissante il va sans dire, des intouchables du paysage franco-ontarien (on se souviendra du tumulte causé par un texte qui contestait la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne ou du jour où quelques plumes critiquait la musique [sacrée] de Swing). C’était la première fois depuis des lunes qu’un discours de la marge, qui véhiculait des idées antinomiques avec le courant dit «grand public», revêtait une si grande importance et, du coup, faisait des grosses vagues polémistes et révoltées en direction des nombreuses instances qui agissent de près ou de loin auprès des populations qui s’identifient au drapeau blanc et vert.

[button text=’ Consultez l’article au complet sur Voir.ca ‘ url=’ http://voir.ca/chroniques/sur-le-fil/2012/02/22/souvrir-la-gueule/ ‘ color=’ #000000 ‘]

Ça part bien le carême. Il est grand le mystère de la voix.

taGueule est de retour, pour le meilleur et pour le pire

Pourquoi relancer taGueule après 5 ans d’absence?

Parce qu’on se pose toujours les mêmes questions et on n’a pas plus de réponses.

Parce qu’on a des choses à dénoncer, parce qu’on n’est pas à l’aise, parce qu’on est tannés de ne pas en parler.

Parce qu’on est pas seul à penser ça.

Parce qu’avoir des acquis et gagner des batailles, c’est pas une raison d’arrêter de se questionner.

Parce que personne n’a vraiment raison.

Parce qu’on a souvent l’impression que notre milieu est trop petit pour prendre la critique; ce n’est tout simplement pas vrai, ni sain.

Parce que ce n’est pas parce que c’est franco-ontarien que c’est bon. Comment veut-on que les artistes d’ici se surpassent si l’on ne dénonce pas la médiocrité?

Parce qu’on n’a jamais arrêté de vouloir de susciter le débat public.

Parce qu’on est dû pour une bonne prise de conscience.

Parce qu’on veut repolitiser la réalité franco-ontarienne.

Parce que l’Ontario français n’a pas de webzine socio-culturel. Parce que les médias traditionnels ne répondent pas complètement à nos besoins. Parce qu’au risque de sonner cliché, on veut prendre notre place.

Parce que le discours culturel est devenu trop institutionnalisé, au point de la rendre stérile, plate et quétaine.

Parce qu’on est en état de crise et personne ne sonne l’alarme.

Parce que si on n’évolue pas comme peuple, on est faits! Parce que si on ne rejette pas le statu quo qui hante présentement l’Ontario français, on devient spectateur de notre suicide collectif. Parce qu’on a faussement l’impression que tout est cool, que tout va bien.

Parce que, malgré ça, on a espoir.

Parce que nous nous retrouvons aujourd’hui devant un Internet complètement différent qu’en 2004. Parce qu’on baigne dans ces nouveaux médias chaque jour. On connait les plateformes, les habitudes, et les conventions du web, et on a l’intention d’en prendre avantage. Parce qu’on voit en cette technologie, la possibilité de changer le discours, de sortir du mode de survie et d’assumer notre vie culturelle.

Parce que c’est plus grand que nous.

taGueule.ca est notre centrale. La nouvelle formule nous permet d’avoir la collaboration d’une trentaine de blogueurs d’un peu partout en province (avec quelques un en Acadie et au Québec) qui provoquera la discussion sur une peste de sujets. De l’éducation à la politique en passant par des critiques d’albums, des nécrologies et des billets du futur, taGueule ne gardera pas sa langue dans sa poche. Aucun tabou ne sera évité et aucune vache sacrée ne sera épargnée. Nous sommes un crachoir collectif. Consultez notre manifeste.

Contrairement à la version 2007, les discussions n’auront pas lieu strictement sur un forum de discussions central (malgré que, si vous voulez, l’ancien forum est toujours en ligne). Les discussions auront lieu partout… sur taGueule, sur Facebook, sur Twitter, dans les cafés, dans les salons des profs, dans les bars, partout.

Donc, pour revenir à la question initiale. Pourquoi relancer taGueule?

Parce qu’on se le doit. Parce que, comme l’a si bien dit Stéphane Gauthier, on se doit d’avoir une discussion publique à la hauteur de la complexité de notre milieu.

taGueule est de retour, pour le meilleur et pour le pire.