Canailles: Manger du bois

Le premier album de Canailles est un vrai cirque, un travelling freakshow avec la galerie de monstres pis toutte le kit. Imagine un groupe zydeco-bluegrass du fond d’un bayou qui tombe dans un dumpster du Plateau Mont-Royal. Ajoute Bernard Adamus à l’harmonica pis c’est dans l’sac. À coups de planche à laver et d’accordéon, de mandoline et de banjo, ces bâtardes ont réussi d’un sacré coup à immortaliser l’énergie carnavalesque de leur show sur bobine et ça goutte la bonne vieille gueule de bois.

L’ambiance est autant à la fête (R’tourne de bord) qu’à la peine (Muraille de Chine), autant cabaret (J’l’haïs) que trailer trash (Dans mon litte). Une chose est sure: Canailles rassemble… t’es drette là dans ‘marde avec eux.

En party, lors d’un dance-off entre Canailles et Daft Punk, je ne suis vraiment pas sûr qui gagnerait. L’autotune n’a rien sur ces voix qui faussent parfaitement et le yodeling pourrait tromper les gros synthés, finalement.

Je suis cette gang de mouffettes depuis longtemps. Leur EP, sorti en septembre 2010, est devenu un de mes albums fétiches et je n’ai jamais raté l’occasion de les voir en shows. Elles m’ont accompagné dans des moments de délire à la Townehouse à Sudbury, au festival Rivers & Sky sous un ciel étoilé avec une bouteille de Jameson trop vide et dans le vieux Noranda au Diable rond pendant le Festival de musique émergente… La gang de Canailles. Des vraies de vraies. Sales. Puantes. Pleines d’échardes.

Pogne-toi une p’tite cannisse de Febreeze, pèse play et tiens-toi bien!

Pour les fans de

Mara Tremblay, Bernard Adamus, Lisa LeBlanc, Québec Redneck Bluegrass Project, Tom Waits, Petunia, Lake of Stew