Joyeux anniversaire mon bébé!

Il y a 53 ans aujourd’hui, je tenais dans mes bras le plus joli poupon que le pays n’avait jamais vu. Ce que j’étais fière! Tu étais tout rose et rondelet. Je t’appelais tendrement mon porcelet.  J’ai remarqué d’ailleurs en regardant les nouvelles que tu es presque aussi potelé qu’à l’époque.  Un signe sans doute que tu es né dans un pays prospère et que tu n’as jamais manqué de rien. J’aimerais avoir la certitude que c’est ce qui s’annonce pour notre avenir, n’est-ce pas chéri?

Qui aurait cru que mon petit cochon rose deviendrait l’un des grands décideurs de ce monde? Quand je pense qu’on parle de toi partout dans le monde parce que tu t’es retiré du protocole de Kyoto et que tu songes à militariser l’Arctique, ça me donne le goût de pleurer.

Même si je ne suis pas toujours d’accord avec tes décisions, rappelle-toi mon p’tit cœur en chocolat que je t’aimerai toujours.

J’allais presque oublier! Tu as deux anniversaires à célébrer cette semaine.  Un an déjà pour certains et une dure année pour d’autres, n’est-ce pas? Vous faites la fête à Ottawa tes amis et toi depuis un an.  Vous allez célébrer votre anniversaire?  Pas moi. Comme je te l’ai souvent répété,  tes amis ont une mauvaise influence sur toi. Si tu ne reçois pas de cadeaux cette année, ce sera leur faute. Je n’en ai pas les moyens. À mon âge, on ne peut plus faire des folies, tu m’en excuseras.

Je te souhaite le plus beau des anniversaires mon porcinet!

xxx

Maman

Leçon de mathématiques

Dans cette chronique Lettres à mon fils premier ministre, j’écris à Stephen Harper comme si j’étais sa mère et comme s’il avait 7 ans.


Mon cher fils,

Pardonne-moi d’avoir négligé nos correspondances au cours des dernières semaines. Mais voilà que je m’inquiète pour toi parce qu’à ton tour, tu négliges ton peuple. Tu es pire qu’un bébé! Si maman n’est pas là pour te surveiller, tu fais du dégât autour de toi comme ce n’est pas possible. Heureusement que mon amour pour toi est tout puissant et qu’il viendra à bout de te sauver, mon fils adoré.

Mon chéri, ton père et moi avons tout donné pour tes études en économie. Mais ton comportement des derniers jours nous donne l’impression que tu n’as rien appris. Tu devras d’ailleurs m’expliquer la logique derrière tes opérations parce que je n’y comprends rien.

Je crois qu’il serait bon de te rafraîchir la mémoire en faisant un peu de mathématiques. Tu dois apprendre à appliquer quelques méthodes de calcul toutes simples. Je t’ai préparé une résolution de problème, faisons-le ensemble.


Jean reçoit 100 $ par semaine. Comme tout bon citoyen, il remet 30 $ en impôts chaque semaine au gouvernement.

Combien lui reste-t-il?

Il lui reste 70 $ (Opération simple, n’est-ce pas mon poussin?)

Avec cet argent, Jean consomme des biens taxables. En tout, 5 % de cette somme, c’est-à-dire 3,33 $, retourne dans les coffres du gouvernement fédéral.

Combien Jean remet-il d’argent au gouvernement chaque semaine?

Il en remet 33,33 $

Imagine maintenant que Jean perd son emploi et qu’il n’est plus en mesure de consommer autant de produits taxables, combien d’argent se retrouvera dans les coffres du gouvernement?

Pas mal moins.

Finalement, si 20 000 personnes comme Jean perdent leur emploi. Combien d’argent reviendra dans les coffres du gouvernement?


Faisons le calcul ensemble :

20 000 emplois
X
(pas mal moins d’argent)
_______________________

Pas grand-chose!


Tu vois mon trésor, le calcul et la logique sont simples. Je m’attends donc à ce que tu corriges la situation rapidement. Je n’ai pas besoin de t’expliquer que les gens qui perdent leur emploi sont souvent malheureux et n’ont pas le cœur à la fête. Et, dois-je te rappeler que les familles qui n’ont pas d’argent, ne peuvent pas acheter de cadeaux à leurs enfants. Les petits garçons comme toi ne recevront peut-être pas les jolis avions qu’ils ont demandés.

Maman t’aime mon lapinot et je veux être fière de toi.

Fais bien tes devoirs ma petite truffe en chocolat.  J’ai bien hâte de te croquer un bécot.

xxx

Maman

Tu ne voleras point

Mon ti-loup,

Je prends une fois de plus le temps de t’écrire parce que je n’aime pas parler à une machine pour laisser des messages.  Il faut que je te dise absolument que je ne suis pas très fière de ce vous faites toi et ta bande.

Veux-tu bien m’expliquer c’est quoi ces histoires de robots qui appellent du monde pour leur raconter des mensonges? Premièrement, un robot, ça ne parle pas et si ça parle, ça ne raconte pas de menteries.  Maman ne pensait jamais que tu ferais quelque chose comme ça mon trésor.  Tu sais pourtant que c’est contre nos valeurs de raconter des mensonges, on te l’a répété souvent. Et ne me dis pas que ce n’est pas toi, je te connais trop bien.  N’oublie pas, une maman sait tout! Tu dois cesser de jeter la faute sur les autres mon bébé. Tu es un grand garçon maintenant et tu dois prendre tes responsabilités!

Quand t’étais petit, ton entraîneur au hockey avait dit aux joueurs de l’équipe des rouges que la partie aurait lieu dans un aréna à l’autre bout de la ville. Tu te souviens? Comment oublier une telle humiliation! Vous aviez gagné par défaut ce soir-là. Que Dieu vous bénisse! J’étais tellement gênée que mon p’tit poussin soit associé à une telle ignominie. Papa disait que vous l’aviez volée celle-là.  Il n’avait pas tort pour une fois. On te l’a répété souvent mon chéri : « Tu ne voleras point ». Tu sais très bien de quoi je parle.

Ce qui m’inquiète le plus, c’est que tu commences à te comporter comme l’espèce de cowboy du Texas qui a des petits yeux rapprochés. Tu sais, ses parents n’ont jamais vraiment eu confiance en lui. Mais moi je t’aime mon ti-pou et je serai toujours là pour toi.

Prends soin de toi mon poussinot.

Xxx

Maman