L’homo francophonensis ou l’histoire d’une coquille vide

Montréal, un 18 mars, il y a environ 5 ans. Nous sommes en plein défilé de la Saint-Patrick. Une journaliste est sur place pour décrire l’événement. Un travail impeccable, sauf pour une phrase qui m’avait, disons, agacé. En décrivant la foule qui s’était déplacée pour participer à la fête, elle tenait à souligner que toutes les communautés culturelles étaient représentées: «Il y avait des Irlandais, disait-elle, mais aussi des Écossais, des Haïtiens, des Chinois et des francophones…»

Ce n’était certainement pas la première fois qu’on me «francophonisait», mais c’est ce jour là que j’ai vraiment pris conscience de toute la portée de cette dernière invention de la rectitude politique. Le temps aurait pu enjoliver les choses et rendre le terme plus acceptable. Au contraire: ma «francophonité» m’irritait à l’époque. Aujourd’hui, elle me fâche. Pourquoi? Parce que le mot «francophone» réduit des millions de Canadiens français à un seul aspect de leur identité: la langue. Il fait du moine l’habit qu’il porte. Par ailleurs, le référant «francophone» n’est accepté que parce qu’il est utile, parce que la langue française est un outil de communication tangible et incontestablement unique en Amérique. Même les ténors de l’antinationalisme le plus primaire n’ont pas encore réussi à nous convaincre que la langue est une invention sociale.

La création de l’être «francophone» vide l’identité collective de près du quart de la population canadienne de toute sa substance. Tous les dictionnaires et tous les ouvrages de référence en témoignent. Leur définition du mot «francophone» est claire: «qui parle français». Rien sur les Franco-Ontariens, rien sur les Québécois, rien sur les Acadiens. Niet. Un francophone, ce n’est rien d’autre qu’un locuteur de la langue française. Bien entendu, le nom commun peut aussi se transformer en adjectif; il peut être attaché à un pays, ou à une nation. On peut parler d’un pays francophone par exemple, ou d’une nation francophone. Tout ce qu’il faut c’est qu’une partie au moins des gens auxquels ont fait référence parlent le français.

Mais voilà, au Canada, l’adjectif a pris la place du nom propre. Il a pris toute la place. Nous avons cessé d’être des gens «qui parlent le français» pour devenir strictement des… «parlent le français». Des francophones. Comme un Irlandais qui n’en est plus un parce qu’il parle anglais, ou gaélique. Il est anglophone, ou gaélophone. C’est vrai, il existe une différence importante: est Irlandais le citoyen de l’État d’Irlande, alors qu’il n’existe pas d’État souverain franco-ontarien, acadien ou québécois. Mais allez dire aux Cullen et aux O’Toole des États-Unis qu’ils ne sont pas irlandais parce que leur passeport n’est pas émis à Dublin. Allez dire aux Catalans qu’ils sont «catalophones» où tout simplement qu’ils ne sont pas catalans s’ils sont «hispanophones».

L’existence d’un État qui puisse donner corps à une identité nationale facilite certainement la définition d’une communauté. Reste qu’il est loin d’en être le seul élément constitutif. Même les plus farouches défenseurs du nationalisme dit «civique» le reconnaissent. Une certaine idée de la nation a traversé les siècles: celle qui se définit à travers une culture commune, une histoire commune, et un territoire commun. Canadien-français, vietnamien, gallois, arménien, bantou, wallon… La liste est longue comme l’Histoire du monde. Mais jamais jusqu’à maintenant un peuple ne s’était défini que par une langue.

Je suis francophone. Je suis un «qui parle français». Et si je parlais anglais? Je deviendrais alors un «qui parle anglais»? Non? Non. Je deviendrais alors un Canadian. C’est tout. Parce que cette façon de vouloir écraser notre identité nationale sous un vocable plus «inclusif» cache un profond malaise. Certains lui ont déjà donné un nom à ce malaise. L’historien Jacques Beauchemin l’a appelé «refus de soi».

Au Canada, la naissance du «francophone» comme référent identitaire quasi-exclusif est directement lié au déchirement du projet d’émancipation nationale: le mouvement indépendantiste québécois doit sa naissance à un désir de faire perdurer la «grande aventure des Français d’Amérique», des Canadiens français. Pourtant, déjà depuis la fin des années 1960, une frange toujours plus importante du mouvement a tenu à prendre ses distances par rapport au nationalisme dit «ethnique» canadien-français. Résultat: on vend l’identité «québécoise» plus civique, plus inclusive, dans l’optique de donner corps à une nation dont on nie l’existence. C’est l’aporie. Les Canadiens français nient leur existence propre pour continuer à exister! Le projet d’indépendance au Québec n’aurait aucun sens sans son moteur canadien-français ou franco-québécois, pour rester dans l’air du temps. D’ailleurs déjà, le mouvement commence à comprendre tout ce qu’il a perdu en troquant son héritage canadien-français pour le vocable plus «convenable» de francophone: sa raison d’être, et donc, son espoir de convaincre une majorité de Québécois d’adhérer à son projet.

Le Canada n’est pas le seul pays où l’on retrouve ce type de refus de soi motivé par un prétendu «patriotisme constitutionnel». L’Occident dans sa quasi-totalité est confronté à ce même «idéal civique» de l’identité nationale, totalement allergique à toute notion de communauté ancrée dans la mémoire, la culture et l’histoire. Né à gauche du spectre politique, c’est le rêve de l’égalité sans limite, quitte à nier l’histoire, l’héritage culturel, ou même jusqu’au bagage familial. Rien qui puisse provoquer le rejet de l’un, ou de l’autre, par l’un, ou par l’autre. Mais pour arriver à ce monde idéal de la feuille blanche, où tout individu peut se construire comme il le veut à partir de rien, il faut d’abord effacer tout relent d’Histoire. Tout ce qui pourrait créer un «nous» et un «eux»… Bref, purger toute la nation de sa substance pour ne laisser qu’une coquille vide.

C’est ça être francophone. C’est une coquille vide. C’est ce qui reste d’une communauté culturelle après que le vampire bien-pensant l’a vidée de toute sa substance culturelle et de toute sa mémoire. Fini le nationalisme trouble-fête qui vient ruiner la grande célébration du genre humain tout-le-monde-il-est-pareil-et-tout-le-monde-il-est-égal par le maintien d’une véritable diversité!

Oui! Le nationalisme est capable des pires crimes et des pires horreurs. Pas besoin de remonter très loin dans l’Histoire pour en avoir la preuve. Oui, l’idée est dangereuse, mais elle est aussi créatrice. Elle est aussi libératrice. L’art, les valeurs partagées, la mémoire collective: ce sont sans doute les dernières préoccupations des chiens et des chats, mais pour le genre humain, ce sont des planches de salut. En fait, notre attachement à ces abstractions est peut-être précisément ce qui fait de nous des Hommes.

J’ai peine à imaginer l’ennui d’un monde sans identité nationale «substantielle», sans histoire, sans mémoire et sans culture. Un monde sans «nous» fondé sur  l’utilitarisme, sur une langue pour nous comprendre, sur des lois pour ne pas nous taper dessus, et sur un territoire pour travailler et consommer. Et faire de l’argent. À mes yeux, dans sa définition actuelle être francophone c’est exactement ça. C’est réduire l’identité à un simple outil du vivre-ensemble. Ou plutôt, du vivre côte-à-côte.

Nous aurons un autre bel exemple de tout ce que je viens d’écrire à Toronto dans quelques jours, à l’occasion de la «Franco-Fête». Pour la fin de semaine du 24 juin. Eh oui! La Saint-Jean-Baptiste, c’était trop «canadien-français», c’était pas assez inclusif. La fête est devenue celle d’un peuple sans substance et sans mémoire. Et si l’idée vous prend de justifier cet abandon de la Saint-Jean parce qu’elle est devenue la «Fête nationale» des Québécois, ravisez-vous: 82% des Québécois sont aussi des Canadiens français confrontés à la même «francophonisation» de leur identité.

Mais prenez garde, chantres de la «francophonisation» du fait français en Amérique! Aussi nobles qu’aient été vos mobiles, l’enfer demeure pavé de bonnes intentions. À force de vouloir nier l’Histoire par souci d’inclusion, vous risquez de créer un mal plus grand encore que celui que vous souhaitiez éviter. Un retour du balancier. De Vancouver à St-John, sachez qu’ils sont encore nombreux ceux et celles qui savent très bien que la langue n’est pas la seule chose qu’ils partagent. Il ne suffit pas de nier l’existence d’un peuple pour le faire disparaître.

Quand la santé mentale échappe à la Loi sur les services en français…

La semaine dernière (7 au 12 mai) avait lieu la Semaine de la santé mentale. Partout à la télé et à la radio, on entendait parler de nouveaux services offerts dans diverses communautés: activités, programmation, thérapie, groupes d’appui, et aide en milieu de travail ou scolaire, pour les personnes âgées, les adultes, les jeunes et les autochtones.

J’appuie toutes ces initiatives. Malheureusement on ne fait aucune mention de l’aide que l’on apporte aux femmes ainsi qu’aux francophones de Sudbury. Les services offerts aux gens de ces deux catégories laissent souvent à désirer. Par exemple, saviez-vous qu’au Centre de santé mentale (site Kirkwood), quatorze psychiatres reçoivent des patients en situation de crise ou encore en les suivant sur une base régulière? De ces quatorze médecins, quatre seulement sont des femmes, trois seulement s’expriment dans un anglais convenable, et un seul (homme) parle français. Nous avons donc une chance sur quatorze de consulter un médecin francophone. De plus, les statistiques démontrent que les femmes sont généralement plus à risque de faire des dépressions ou de souffrir de maladie mentale. Malheureusement, en cas de besoin, celles-ci seront probablement dirigées vers un médecin/homme. Ainsi, si elles sont francophones, les chances d’avoir un médecin qui soit une femme sont très petites, voire nulles si elles demandent un médecin/femme francophone.

Nous savons tous combien il est plus facile d’exprimer ses émotions dans sa langue maternelle. Et si par exemple, une femme a été abusée sexuellement, comment pourra-t-elle se confier à un médecin qui l’intimide parce qu’il est un homme et en plus parce qu’elle ne le comprend pas?

On ne peut parler des services en santé mentale sans mentionner les soins reçus dans les hôpitaux. Si vous êtes déjà allés visiter un ami ou un membre de votre famille à l’hôpital (site Kirkwood ou encore au 6e étage de Horizon Santé-Nord), vous avez sûrement remarqué que la majorité du personnel infirmier est anglophone. Il en est de même pour le personnel de soutien, les psychologues, les thérapeutes, le pasteur, etc. En plus, les informations affichées sont strictement en anglais. Heureusement, les membres de la famille peuvent s’informer en français auprès de la secrétaire. Mais en quoi cela aide-t-il au patient?

Comment un patient ou une patiente francophone en état de crise peut-il/elle se faire comprendre ou aider si tout se passe en anglais? Prenons par exemple le cas d’une femme d’une quarantaine d’année, souffrant de stress post-traumatique et de dépression depuis plusieurs années. Celle-ci arrive en ambulance parce qu’elle a voulu s’enlever la vie. Est-ce le moment pour elle de demander des services en français? En est-elle même capable? Elle est à peine consciente et on essaie de lui faire avaler une boue noire. Lorsqu’elle parvient à ouvrir les yeux tout se déroule en anglais, ce qui ne fait qu’aggraver la situation traumatique qu’elle vit. Force est de constater qu’il serait beaucoup plus rassurant pour elle si on lui parlait dans sa langue maternelle. Elle veut mourir alors si on cherche à la convaincre que ce n’est pas la solution à ses problèmes, on pourrait sans doute mieux y parvenir en lui parlant en français. Un patient atteint du cancer peut demander un interprète (même si cela est loin d’être idéal) mais lorsqu’il s’agit de santé mentale, de parler de ses émotions, d’agressions, d’anxiété, de dépression, du fait qu’il ou elle soit bipolaire ou suicidaire c’est beaucoup plus délicat et personnel.

La Loi 8 sur les services en français indique que ces services doivent être offerts dans les régions désignées. Il est clair que dans un milieu comme le nord-est de l’Ontario ceux-ci devraient déjà être établis. On ne devrait pas avoir à les demander dans nos moments les plus faibles. Les émotions se vivent d’abord dans la langue maternelle d’une personne. Ainsi lorsqu’on offre des soins en santé mentale, il importe encore plus d’offrir activement des services en français aux patients démunis et abattus. Si on a espoir que l’aide et la thérapie soient efficaces, ces gens ont besoin de se sentir compris et en confiance.

Somme toute, si on veut parler d’améliorer les services en santé mentale, il faudrait examiner de près ce qu’on offre à nos femmes et à nos francophones. Pourquoi n’embauche-t-on pas plus de psychiatres femmes et/ou francophones? L’Hôpital régional de Sudbury (aujourd’hui appelé Horizon Santé-Nord) est inclus dans l’énumération de la Loi 8. Cela dit, on ne parle pas du 6e étage (santé mentale) à Horizon Santé-Nord ni du site Kirkwood (anciennement l’Hôpital Algoma). Pourquoi avoir négligé d’inclure ces deux endroits?


Image: Maria Rubinke

Accent grave

La télévision, nous dit-on, est un médium en voie de disparition. Video killed the radio star. La technologie avance et la télévision, avec ses horaires fixes et ses publicités invasives, ressemble de plus en plus à un dinosaure que l’on abandonnera sous peu.

Il est vrai que les modes de diffusion de la télévision ne sont plus les mêmes. C’est le cas depuis l’arrivée du câble. Puis après ça le Pay-Per-View. Ensuite est arrivé HBO avec la boxe et les séries exclusives. Ensuite, le câble numérique a fait exploser les chaînes spécialisées, et donc aussi la tarte des annonceurs. Dès lors, on commence à annoncer la mort imminente de la télévision généraliste, de la programmation régionale, du basic cable à l’ancienne, au profit de ces nouvelles chaînes spécialisées. La vague de l’individualisme ne faisait que commencer; arrivent par la suite les coffrets DVD, les torrents piratés, les sites de streaming à Hong Kong, les PVR, tou.tv, Illico, etc.

Malgré tout cela, la télévision généraliste survit. Elle survit, et peut même connaître du succès. Parlez-en aux frères Rémillard. En transformant TQS en V télé, ils ont prouvé qu’avec une bonne stratégie, on peut être profitable. Avec leur programmation frugale, leur stratégie Web, et un respect pour leur public cible, ils ont renversé la tendance.

Ce n’est pas pour dire que c’est facile. Il faut créer du contenu de qualité pour qu’il soit visionné, consommé par la masse. Le public, plus intelligent qu’autrefois, sait ce qu’il veut et sait comment le trouver.

Ce qui m’amène à cette nouvelle chaîne franco-canadienne, Accents. Un genre de APTN de la francophonie canadienne. Une chaîne comme celle-ci, me semble-t-il, doit avoir pour but d’avoir un impact sur les communautés francophones canadiennes. Si tu veux un impact, il faut que le monde te regarde, c’est la base. La vidéo promotionnelle auquel on a eu droit est idéologique au boutte. On lance à tous bouts de champs l’idée du pays, on parle des Acadiens, on montre des jeunes qui veulent en savoir plus sur les autres cultures francophones du pays, sur la langue qui nous unit, etc. Edmonton, Vancouver, Moncton. Métis, Franco-Manitobains, Acadiens. Du beau nationne-buildingue. Par contre, tout au long de la vidéo, je n’entends rien sur le Québec. Et là, je veux dire rien. On parle du Canada, du pays, des 9,5 millions de francophones. J’entends des accents, mais pas d’accents québécois.

C’est absurde. C’est grave. C’est stupide. Le Québec a l’expertise, l’expérience. En plus, les Québécois se sont servis de la télé pour s’émanciper culturellement. C’est au Québec que se fait la télévision francophone de qualité au Canada. Il existe, au Québec, un marché médiatique de masse en français. Des vedettes. Du prime time. Des late show, de la télé réalité, du documentaire, des quiz. De la bonne télé, de la moins bonne télé, mais de la télé que l’on regarde. Et on veut créer une télévision généraliste sans eux? Dans quel but? Pense-t-on vraiment pouvoir créer assez de bonne programmation franco-canadienne pour remplir une grille horaire? On a TFO depuis des années, en Ontario, en Acadie, pis oui, au Québec, et on a encore pas nécessairement une grille horaire de qualité. Mais TFO grossit. De plus en plus de gens regardent de plus en plus TFO. Pourquoi ne pas juste booster TFO, continuer dans cette veine?

Bon. Je n’ai plus vraiment envie de chialer. Je veux juste souligner, en fin de billet, que cette initiative nous est présentée par la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures. Est-ce que je peux me demander entre quelles cultures on essaye de créer un dialogue? Selon moi, et c’est vraiment juste moi, le seul dialogue que l’on devrait chercher à ouvrir en est un entre la masse québécoise, canadienne, francophone, et les petits ilots de francité ailleurs dans la mer anglo-américaine. Faudrait pas manquer le bateau, la mer a l’air rough.

 

Flaherty à l’ONF : « Silence, on coupe! »

Les récentes compressions entreprises dans le budget Flaherty en avril 2012 constituent pour les francophones hors Québec une menace on ne peut plus importante contre l’avenir de ces communautés. Avec le risque de perdre l’une de nos institutions cinématographiques les plus importantes à l’ouest de l’Outaouais, il est important d’apporter la perspective d’une cinéaste sur ce budget fédéral.

L’État des lieux

Qu’en est-il des compressions qui concernent la production cinématographique chez les francophones? Le budget fédéral 2012 annonce, d’une part, des compressions de l’ordre de 191 millions de dollars à Patrimoine canadien. De son côté, le ministère a choisi de répartir ces compressions dans ses institutions à charge. De cette somme, c’est la Société Radio-Canada/CBC qui se voit grande perdante, avec 115 millions de dollars en compressions budgétaires. Du côté de Téléfilm Canada — le plus important bailleur de fonds canadien en matière de création cinématographique (La Sacrée en a profité, tout comme la majorité des longs-métrages québécois) —, l’enveloppe est coupée de 0,6 million de dollars. À l’Office national du film (ONF) du Canada, les compressions sont de l’ordre de 6,7 millions de dollars. Par conséquent, nos institutions et bailleurs de fonds ont la dure tâche de «couper dans le gras» (voire : la moelle) afin d’atteindre les objectifs prescrits par le ministre des Finances Jim Flaherty et de Pat Can. Le résultat? Élimination de 73 postes à l’ONF.

L’impact immédiat

De prime à bord, il faut comprendre la structure de l’ONF en français. Il existe une maison-mère à Montréal ainsi que deux studios régionaux : Acadie, et Ontario et Ouest. Il importe aussi à rappeler aux lecteurs qu’il existait, jusque dans les années soixante-dix, un Studio Ouest et Studio Ontarois, mais que la valse des compressions a forcé leur fusion.

Du côté du Studio Ontario et Ouest, ce sont deux postes clés qui sont éliminés avec les compressions. Compte tenu du fait qu’il n’y a que trois personnes travaillant au Studio, et que ces derniers ont la lourde charge d’administrer les projets de l’ONF à l’échelle de l’Ontario, de l’Ouest ainsi que du Grand Nord, toute coupe ayant pour objet d’éliminer des postes au bureau de Toronto ou dans le dessein de fusionner (encore une fois!) le Studio Ontario et Ouest avec le Studio Acadie est, pour le moins que l’on puisse dire, inquiétant.

Avec ces compressions, il ne resterait qu’une seule personne sur place en Ontario. Bien que, techniquement, cela réfute les allégations d’une fermeture du Studio, nul besoin d’un bac en gestion pour comprendre qu’un local vide avec une seule personne pour répondre à des téléphones indique, au final, que le Studio prendra la forme d’une coquille vide. Sans productrice sur les lieux, on est en droit de se questionner à savoir si le programme Tremplin existera toujours. D’ailleurs, comment espérer mettre sur pied les projets en partenariats avec la communauté — comme c’était le cas avec TonDoc et ses nombreux partenaires, dont Santé Canada, l’AFO, la FESFO et d’autres — sans productrice au bureau de Toronto?

Nous et notre avenir artistique

Au final, ce qu’il faut comprendre, c’est que ce sont nous, les jeunes, et les générations futures qui sont au point de perdre une importante institution, et c’est nous qui devrions nous indigner le plus. Quel autre producteur appuie de nouveaux réalisateurs avec leurs premières œuvres en région tout en leur payant un salaire adéquat? Quel autre producteur peut garantir une visibilité et une mise en marché pancanadien, et même international, de nos histoires?

Le Studio Ontario et Ouest offre aux nouveaux cinéastes une opportunité de prendre la parole, car souvent, vivant dans la francophonie minoritaire, nous avons de la difficulté à se faire entendre. Voilà le sort qui nous guette à demeurer complaisant face à cette situation budgétaire.


Recommandations de documentaires du programme Tremplin

Voici une liste de mes documentaires préférés du programme Tremplin. Le programme Tremplin permet aux réalisateurs d’une première ou seconde œuvre de mener à terme leur projet de documentaire. Il est important de noter que ces films auraient pu être réalisés par n’importe qui d’entre nous

Mon père, le roi

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Marie-France Guerrette, Alberta, 2010, 26 min 4 s.

Ce court métrage documentaire capte les souvenirs du fils et de l’ex-épouse d’un homme désormais devenu «roi» d’une secte religieuse. Avec la cinéaste, ils prennent la route pour visiter celui qui les a abandonnés 45 ans plus tôt.

360 degrés

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Caroline Monnet, Manitoba, 2008, 18 min 3 s.

Sébastien Aubin vit dans un loft à Winnipeg et occupe un emploi de graphiste. C’est aussi un Cri francophone de la nation d’Opaskwayak, au Manitoba. Parallèlement à sa vie professionnelle, il poursuit une quête spirituelle et identitaire. Son désir de transcender le concret l’a amené à apprendre la médecine traditionnelle autochtone.

Pour ne pas perdre le Nord

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Sarah McNair-Landry, Nunavut, 2009, 21 min 32 s.

Malgré de grandioses paysages qui semblent encore vierges, le Nunavut n’échappe pas aux maux du reste de la planète. À Iqualuit, on compte deux dépotoirs remplis au-delà de leur capacité et la municipalité n’a aucun plan pour remédier au problème. Certains citoyens inquiets ont décidé d’agir.


Photo: Archives de l’ONF, 1940-1949

Pour un système scolaire sans ségrégation religieuse

En septembre 2011, je publiais ce billet sur mon blogue alors que l’Ontario était à la veille d’élire un gouvernement minoritaire libéral. Ce gouvernement vient de livrer son premier budget, lequel touche certains intérêts des Franco-Ontariens. Puisque le budget Duncan mènera à des fusions géographiques de conseils scolaires, ma réflexion sur les politiques scolaires de la province prend une pertinence nouvelle.


Pour une rentrée scolaire sans ségrégation religieuse

Si vous avez des enfants, inutile de vous rappeler que la rentrée scolaire est arrivée. Vous avez déjà englouti des sommes folles pour les fournitures scolaires et les vêtements de vos petits anges. Vous avez probablement rencontré plusieurs enseignants et réglé les nombreux détails de l’inscription.

Une tracasserie supplémentaire se présente si vous habitez l’Ontario. Votre progéniture fréquentera-t-elle une école du réseau 1) francophone publique, 2) francophone catholique, 3) anglophone publique ou 4) anglophone catholique?

Ne riez pas. Les contribuables ontariens financent bel et bien quatre systèmes scolaires distincts. Vous pouvez l’imaginer, ce morcellement pose de sérieux problèmes de gestion. Les chevauchements de ces multiples réseaux coûteraient près de 500 million de dollars par année.

Cela provoque des situations absurdes. Lorsque le nombre d’enfants décline dans une petite communauté, cela cause souvent une sous-occupation à la fois dans l’école publique et dans l’école catholique. Au lieu de regrouper tous les élèves dans une seule école commune, les conseils scolaires se voient alors forcés de fermer toutes les écoles locales. Ce sont les enfants qui en subissent les conséquences. Ils sont séparés de leurs amis de quartier et se voient imposer de longs trajets quotidiens en autobus.

Une atteinte à l’égalité et à la liberté de conscience

Je ne plaiderai pas pour un système unique. L’éducation de langue française est essentielle pour la survie de la minorité francophone. C’est un élément central du pacte fondateur canadien et le résultat de la longue lutte historique des Franco-Ontariens. En revanche, la ségrégation religieuse n’est pas indispensable. Il y a d’autres endroits que l’école pour apprendre les dix commandements. La grande majorité des parents dans la grande majorité des pays occidentaux transmettent leur foi en privé.

En fait, il y a d’importants principes qui militent pour la déconfessionalisation des écoles ontariennes. Pourquoi financer les Catholiques mais exclure les Musulmans, les Juifs ou les Protestants? La pratique est foncièrement discriminatoire. Elle attaque aussi la liberté de conscience de sept millions de non-catholiques en les forçant à subventionner les enseignements du Vatican, tout en leur empêchant d’être embauché dans ce même réseau scolaire.

La Commission des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé cette iniquité à deux reprises, en statuant que le système scolaire ontarien viole le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Nous nous retrouvons ainsi dans le même club que la Corée du Nord, le Soudan et la Chine.

Quand les évêques s’en mêlent

Ce qui aggrave les choses, c’est que les réseaux catholiques abusent fréquemment de leurs privilèges. Ils forcent leurs enseignants à se référer à la Bible et au Catéchisme dans les cours de chimie et de biologie et ils empêchent leurs pupilles de s’exprimer librement sur la question de l’avortement.

Le plus décevant, c’est peut-être l’insensibilité des écoles catholiques à l’égard de leurs élèves gais et lesbiens. On se rappellera que le Conseil de Durham s’est battu bec et ongle pour interdire à l’un de ses étudiants d’assister au bal de fin d’étude en compagnie de son amoureux. Plus récemment, le Conseil scolaire de Halton et l’école St. Joseph de Mississauga interdisaient aux élèves gais et lesbiens de former des groupes de support. Le Conseil de Dufferin-Peele a poussé le ridicule jusqu’à censurer les images d’arc-en-ciel, jugées «trop politiques».

Pis encore, le Toronto District Catholic Board vient d’adopter une résolution qui défie l’esprit de la directive d’équité et d’inclusion du Ministère de l’éducation en stipulant que «lorsqu’il y a un conflit apparent entre les droits confessionnels et d’autres droits, le conseil favorisera la protection des droits confessionnels». C’est ainsi que des dispositions adoptées en 1867 pour protéger une minorité sont perverties pour harceler une autre minorité.

Neutralité de l’État et intégration citoyenne

Je ne veux quand même pas pointer les Catholiques du doigt. Toutes les religions ont leurs caprices. C’est le principe même d’une école à la fois publique et religieuse qui est aberrant.

L’État ne peut sanctionner un crédo particulier. Il doit surplomber les innombrables visions rivales de la vie bonne. Pour que chacun puisse vivre selon ses convictions particulières, l’État ne peut promouvoir que les grands principes nécessaires au vivre-ensemble, à la démocratie et à la liberté.  L’éducation publique ne saurait servir à l’endoctrinement sectaire.

Le système actuel nuit aussi à l’intégration des nouveaux Canadiens. La province qui accueille le plus d’immigrants est aussi celle qui sépare ses enfants le plus gravement, en multipliant les ghettos scolaires. En quoi cette ségrégation religieuse contribue-t-elle à la formation d’une citoyenneté commune?  Insensée pour la majorité anglophone, cette mesure est suicidaire pour la minorité francophone. Les Franco-Ontariens ne peuvent se permettre de diluer leurs ressources et d’éparpiller leurs enfants.

L’immobilisme des partis politiques

La saine administration, les droits de la personne, le respect des minorités et l’intégration des immigrants sont autant de bonnes raisons de mettre fin à la ségrégation religieuse. Sondage après sondage, les Ontariens confirment leur appui à cette solution. Pourtant, la question reste taboue. À quelques jours de la campagne électorale provinciale, les chefs évitent le sujet comme la peste. Scrutez les plateformes politiques à la loupe: aucun n’y fait allusion.

L’article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867 protège le réseau catholique, c’est bien vrai, mais rien n’empêche l’Ontario de procéder à un amendement bilatéral avec Ottawa. La procédure est légitime, simple, et a été utilisée par le Québec et par Terre-Neuve-et-Labrador. Non, les obstacles ne sont pas légaux, mais politiques. En Ontario, la question des écoles séparées a été explosive en 1985 et en 2007 et les trois grands partis favorisent maintenant le statu quo.

Le Parti Conservateur est l’allié traditionnel des groupes religieux et il ne peut heurter cette base électorale en défendant la laïcité. John Tory croyait avoir trouvé une solution équitable lors des dernières élections, en promettant de financer les écoles de toutes les religions. La proposition a provoqué un tollé qui a largement contribué à sa défaite électorale. Son successeur, Tim Hudak, a bien appris la leçon et évite scrupuleusement le sujet.

Depuis le règne de Mitchell Hepburn, les Libéraux bénéficient habituellement du vote catholique. Ils appuient donc le système actuel. L’administration McGuinty a élaboré une excellente politique d’équité et d’inclusion dans les écoles mais n’a pas osé l’imposer aux écoles récalcitrantes. Quand à Andrea Horwath, elle se montre tout aussi réticente, peut-être à cause de l’influence des syndicats d’enseignants catholiques au sein du NPD.

La ségrégation religieuse de nos enfants est onéreuse, rétrograde et inéquitable. Il est grand temps de déconfessionaliser les écoles anglophones et francophones de l’Ontario. Les politiciens tenteront à tout prix d’éviter le sujet. À nous de les interpeller pendant cette campagne électorale.


Photo : Les élèves de la classe de sixième année à l’École Duhamel (Ottawa) vers 1940.

A letter to my franglo-ontarian friends

To my English-speaking French friends,

Your names are Paquette, Lafleur, Lalonde, Belanger, Tremblay, Gauthier, Veilleux, Lemieux, Giroux. It might be hard to pronounce, or you might just pronounce it in English. Some of you may have two francophone parents, some of you only one, and some of you have never heard your parents utter a single word of French, despite their names being something like Jean-Pierre or Jacqueline.

You may have graduated from a French high school, you may have switched over to immersion, or you may have gone to an English school. Hell, you may even have a French college degree.

You may or may not know me, but you certainly know someone like me, probably with an accent aigu in their names, who actually spoke French in high school, brought French movies to watch in primary school, and likely tried to recruit you to go to some activity/concert/whatever in French, very often at the risk of social ridicule.

Some of you may have cousins like me, whom you make an extra effort to speak French to at Christmas. You may have had a childhood friend like me, who learned English from watching Power Rangers with you. You may even have dated people like me, only to feel awkward when meeting your in-laws and being forced to admit you can’t speak French very well.

I’m writing to you today as a well adjusted young man, an active member of the francophone community in Ontario. Since finishing high school, I’ve been involved with a variety of francophone organisations in the Sudbury area, and I’ve been trying, through various means, to find a way to make speaking French more normal for francophones in Ontario.

I spent 3 and a half years studying in Montreal, where – despite what alarmist politicians and die-hard hockey fans would have you believe – bilingualism is a normal, accepted, (controversial, still) every-day thing. I returned to Northern Ontario about two months ago, and got right back into my francophone involvement. I participated in the launch of this site, and my job as a college recruiter allowed me to travel throughout the North, speaking with francophone students about pursuing their education in French.

I say all of this because I want to ask you a question.

It’s a question that has been bothering me since I was little, since I understood that speaking French in the schoolyard was not the best way to make friends. I’ve wanted to ask you this question every time I hear things like “I’m French but I hate speaking it” or “French music sucks”. I’ve wanted to ask you even more since I found out that some anglophones in Montreal have more respect for the French language than many “francophones” from my hometown.

My question is this: do you even care? Do you even want to keep speaking French? Do you want people to fight for the right to have francophone nurses and doctors? Do you want people to keep taking significant financial risks by bringing  francophone artists over here? Do you want us to complain about the signage in a Caisse Populaire being in English?

Of course, faced with these kinds of questions, many of you will say that you understand the importance of the French language, that you wish you spoke it more, and that you will send your children to French school, so they won’t lose the French and so they can speak to their grandparents. 

So what’s the problem?

I want to know if you care that French schools are filled with kids who don’t really care about French. I want to know if you actually watch French TV, or press 2 for French service. I want to know if, when you go to Montreal for Spring Break or Osheaga or UFC, you speak French to your servers at the restaurant. Quite honestly, I didn’t always use French during my years in Montreal, nor do I today in Sudbury. But I do speak it regularly, in multiple contexts, and most importantly, I can appreciate the influence bilingualism has had on my identity.

I want to know if it is worth it for me and my like-minded friends to keep defending the place of French in this province, and in this country. I want to know if you’re behind us, or if you simply don’t care and are happy to get by in English without having to use French. An honest answer would, at the very least, be a weight off my back.

As francophone Ontarians, we have a double burden. Not only do we have to justify our use of the French language to our Ontarian landlords, but we have to justify our outlying presence to our Quebecker cousins, who quite often can’t take us seriously, despite being genuinely surprised and happy when they actually do meet someone from Ontario who speaks decent French. We are straddling Canada’s traditional two solitudes, and if anyone can help anglophones and francophones understand each other, it is us.

Let me be clear: I’m not blaming anyone. French is hard as fuck to learn when you have no reason to do so. Even the upper echelons of francophone decision-makers are at a loss for meaning, for purpose, and for solutions to our accelerating assimilation rates. I just want to know what you, my English-speaking Franco-Ontarian friends, think of this mess of an officially bilingual country we ended up in. I want to know if it’s still worth fighting for.


Image : Tongue by Alvaro Tapia

La fusion des conseils scolaires devient finalement réalité

Grand Sudbury – Les élèves de la région de Sudbury avaient beaucoup à célébrer hier.

Le 26 juin 2030 n’était pas que la dernière journée de l’année scolaire; c’était la dernière journée d’existence des conseils scolaires francophones de l’Ontario. À partir de septembre prochain, l’éducation des Franco-Ontariens relèvera d’un nouveau réseau de commissions scolaires. Cette union surprenante entre les conseils scolaires catholique et publique existants est le résultat d’une grève générale en 2027 de tous les élèves, parents, professeurs, et personnel de soutien des écoles de la région qui réclamaient une réforme de l’éducation franco-ontarienne.

Cette unification, qui semblait impossible il y a seulement quatre ans, est maintenant un fait, et les chantiers de construction s’activent dans tous les coins de la ville. Des modifications seront apportées à 10 écoles primaires de la région du Grand Sudbury, afin d’accommoder environ le double du nombre d’élèves par école. Tous les postes d’enseignants seront maintenus, et la nouvelle commission s’est également engagé à créer 20 nouveaux postes par an pour les 5 prochaines années afin d’accommoder cet influx d’élèves. Le nombre d’écoles primaires francophones de la région passera de 26 à 10, sans toutefois changer le nombre d’élèves par classe.

Pour les écoles secondaires, c’est une réduction plus importante; deux seules écoles desserviront la région du Grand Sudbury, soit une au centre-ville de Sudbury et l’autre à Blezard Valley qui desservira la Vallée.

Premières pelletées de terre aux É.s. Robert-Dickson et É.s. J.-G.-Chuck-Labelle

La nouvelle école secondaire à multiple pavillons dans le Moulin à Fleur portera le nom du poète Robert Dickson. L’ancien Collège Notre-Dame servira de pavillon des sciences et des mathématiques. Le pavillon Sacré-Coeur sera rénové (la dernière fois, c’était lors de la fondation de l’École secondaire du Sacré-Coeur en 2003) et on en triplera la capacité. L’École secondaire Macdonald-Cartier, autre lieu imaginé de la nouvelle école, sera rénovée et deviendra une tour de bureau abritant la nouvelle commission scolaire et aura également un théâtre à l’étage principal.

La nouvelle école à Blezard Valley portera le nom de Jean Guy «Chuck» Labelle, musicien d’Azilda et récipiendaire de l’Oscar pour la meilleure chanson dans le dernier film de la réalisatrice Suri Cruise. Labelle est décédé l’an dernier lors d’un tragique accident de tondeuse à gazon.

Selon un porte-parole au nom da la nouvelle commission scolaire, cette densité d’étudiants permettra de faire baisser les taux d’assimilation.

«Ça va vraiment faire baisser les taux d’assimilation. On est toute ben ben content.»

– Marie-Noëlle Dubé-Rivard-Deschampain-Turcotte

Le Ministre de l’Éducation a aussi confirmé plus tôt cette semaine l’intégration des écoles d’immersion dans le système francophone tel que demandé par les grévistes. Cette intégration facilitera le transfert d’élèves maitrisant mal le français vers le système d’immersion . Le même principe s’appliquera également dans l’autre direction, et le système d’immersion servira à intégrer les francophiles dans la communauté francophone.

La nouvelle commission scolaire, toujours sans nom, a jusqu’en septembre 2032 pour compléter le processus d’amalgamation des écoles publiques et catholiques entamé en 2028.

Ce phénomène, qu’on appelle maintenant le printemps franco-ontarien, était caractérisé par une série de grèves et de pressions de la part des francophones qui demandaient des reformes sur la place des francophones dans la société ontarienne. Le gouvernement a cédé lorsqu’un mouvement anglophone parallèle s’est joint aux pressions des francophones pour une réforme en éducation. Ce qui semblait ridicule il y a seulement 4 ans, devient aujourd’hui une réalité.


Photo: Des éleves d’écoles élémentaires célèbrent leure victoire hier dans le stationnement du Home Dépot.