C’est juste pas bon.
Ce premier EP de la franco-ontarienne Gabrielle Goulet est produit par Michel Bénac du groupe Swing et ça paraît. C’est de la grosse pop quétaine surproduite et mal écrite. Mon iTunes a planté cinq fois en essayant de faire jouer l’disque. Je le blâme pas.
J’ai pu écouter la pièce Arc-en-ciel avant qu’iTunes dégosse une première fois. Arrivé à mi-chemin dans la seconde pièce, Ta voix, iTunes a fait une autre crise. C’est pas grave. Break.
Je réécoute Ta voix d’un boutte à l’autre. J’vais y donner une chance quand même!
Ta voix me chatouille en dedans
Je suis sous ton charme, et je dois te laisser savoir, je dois te laisser savoir…
Je tombe pour toi et ta voix dans le noir me chante tout le temps
Je tombe si fort et je dois te laisser savoir, je dois te laisser savoir…Muah ha ha ha hein ha ha hein ha ha…
Me laisser savoir quoi? Fini tes phrases!
C’est de la pop. De la pop, c’est de la pop. On sait toute que c’est de la pop. Même elle sait que c’est de la pop. Elle est la Justin Bieber, la Selena Gomez, la Hannah Montana franco-ontarienne.
Aveux: j’aime beaucoup la musique pop. De la bonne musique pop. Mais ça, c’est pas de la bonne pop. C’est une mauvaise imitation d’un genre amaricain qui est mécanique, agaçant et tout simplement plate. Ça sent l’Swing à n’en plus cracher. Chaque chanson est une photocopie médiocre de la précédente, comme si la machine manquait d’encre.
Arrivé à la piste 3, Dans tes bras, je commence quasiment à me sentir mal pour elle. Je me pose de sérieuses questions: comment est-ce que quelqu’un peut produire quelque chose comme ça sans que personne ne lui dise que c’est pas bon? La réponse à cette question révèle un encore plus grand problème en Ontario français. Le manque de vrai critique. Il faut qu’on arrête d’appuyer la médiocrité si on veut produire des artistes qui ont de l’allure. Mais ça, c’est un autre billet.
Je comprends qu’il faut bien « supporter la relève » mais là, à quel prix? Qu’est-ce qu’on est en train d’envoyer comme message?
Gabrielle Goulet a du chemin à faire et est loin d’avoir fait ses preuves. Fais-toi une faveur : laisse faire les feux d’artifice, débarrasse-toi de Bénac et trouve ta voix.
Arrivé à la fin de Petite fille, la dernière pièce de l’album, mon iTunes plante pour la dernière fois.
J’éjecte le disque. J’en ai entendu assez.
Pour ceux qui aiment
Star Académie, Justin Bieber, des gilets polos franco-ontariens.